Photo: L.L.
Ce soir, c’est de la belle grosse fatigue qui m’envahit, elle me provient d’IMAGINATION DU MONDE, cette performance théâtrale hors norme du Théâtre de l’URD inspirée de La Divine Comédie à laquelle j'ai assisté hier soir. Une fête pour tous les Sens... Des souffles de vie éternelle entremêlés à ceux de la mort, des chorégraphies à couper les nôtres, des corps complets avec les âmes qui vont avec, de la démesure, du cran, de l’audace, de la Présence. Quatre heures qui auront fait lentement passer le Temps du 9 au 10 juin...Le 10 juin, un autre de ces beaux jours.
L. à S.
LA NUIT JUSTE APRÈS LA NUIT JUSTE AVANT LES FORÊTS…
DANS LE CIEL QUI PREND LE PLUS DE SA LUMIÈRE
JE FUS, ET VIS DES CHOSES QUE NE SAIT NI NE PEUT
REDIRE QUI DESCEND DE LÀ-HAUT;
CAR EN S’APPROCHANT DE SON DÉSIR
NOTRE INTELLECT VA SI PROFOND
QUE LA MÉMOIRE NE PEUT L’Y SUIVRE…
La Divine Comédie
Le Paradis, I, 5-9
Ce soir, c’est de la belle grosse fatigue qui m’envahit, elle me provient d’IMAGINATION DU MONDE, cette performance théâtrale hors norme du Théâtre de l’URD inspirée de La Divine Comédie à laquelle j'ai assisté hier soir. Une fête pour tous les Sens... Des souffles de vie éternelle entremêlés à ceux de la mort, des chorégraphies à couper les nôtres, des corps complets avec les âmes qui vont avec, de la démesure, du cran, de l’audace, de la Présence. Quatre heures qui auront fait lentement passer le Temps du 9 au 10 juin...Le 10 juin, un autre de ces beaux jours.
L. à S.
LA NUIT JUSTE APRÈS LA NUIT JUSTE AVANT LES FORÊTS…
DANS LE CIEL QUI PREND LE PLUS DE SA LUMIÈRE
JE FUS, ET VIS DES CHOSES QUE NE SAIT NI NE PEUT
REDIRE QUI DESCEND DE LÀ-HAUT;
CAR EN S’APPROCHANT DE SON DÉSIR
NOTRE INTELLECT VA SI PROFOND
QUE LA MÉMOIRE NE PEUT L’Y SUIVRE…
La Divine Comédie
Le Paradis, I, 5-9
IL N’Y A PAS SI LONGTEMPS, DANS UNE ÉGLISE QUI ÉTAIT À LOUER, DES ANGES VINRENT À NOTRE RENCONTRE. DANS CET ESPACE À JOUER, IL Y AVAIT UNE FORÊT ROULANTE AVEC DE VRAIES ODEURS DE CONIFÈRES, DES CROIX DE BOIS EN TAS, UNE PLAGE DE SOULIERS DÉLACÉS POUR DES JAMBES MOLLES COMME DE LA GUENILLE, DE LA SALIVE TIÈDE DANS LES BOUCHES AVIDES D’EAU, DE LA GLACE FRAÎCHEMENT OFFERTE POUR NOS MAINS CHAUDES, DES HOMMES DE PLASTIQUE QUI FONT POP, DE LA LUMIÈRE PURE POUR LES TÉNÈBRES, DES PAS DE DANSE ENDIABLÉS, DES GESTES FOUS, DES JEUNES VISAGES PÂLES, UNE TÊTE QUI TOURNE, DES COUS QUI SE TRANCHENT, DES MORTS QUI S' ÉTENDENT, DU SANG, DU SEXE, DE LA ROSÉE, DE L'AUBE ET DES AMIS…
IMAGINATION DU MONDE, UNE PERFORMANCE EXCEPTIONNELLE MISE EN SCÈNE PAR MONSIEUR HANNA ABD EL NOUR, NOUS A ÉTÉ RÉVERBÉRÉE PAR DES ARTISTES MULTIDISCIPLINAIRES EXCEPTIONNELS:
JÉRÉMIE AUBRY JOANIE LEHOUX CHARO FOO SHAWN COTTON EDITH PATENAUDE JOCELYN PELLETIER RAPHAËL POSADAS AMÉLIE LANGLAIS DANIÈLE SIMON GENEVIÈVE DOYON MYKALLE BIELINSKI CYNTHIA TRUDEL FRÉDÉRIC GOSSELIN SARAH CHOUINARD-POIRIER MARYSE DAMECOUR ANNIE GAGNON ISABELLE GAGNON
CE SONT EUX, AVEC ELLES, QUI CHANTÈRENT, DANSÈRENT ET JOUÈRENT POUR NOUS; CE SONT EUX EN ELLES QUI SOUFFRIRENT, MOURURENT ET RESSUSCITÈRENT; CE SONT EUX ET ELLES QUI PRIRENT LE TEMPS DE NOUS CONDUIRE DANS LES COULISSES DU CIEL, DE L'ENFER ET DU PURGATOIRE, À BORD D’AILES ET D’OEILS, AU COEUR D'UN FESTIN DE GESTUELLE...
DE CES QUATRE HEURES DE LENTES HEURES NE RESTENT PLUS QUE CES QUELQUES MOTS QUI ESSAIENT TANT BIEN QUE MAL DE DÉCRIRE CE QUI S’EST PASSÉ EN CE SOIR DU 9 JUIN 2011. HANNA ABD EL NOUR A MIS AU MONDE UN THÉÂTRE D’HOMMES ET DE FEMMES LIBRES OÙ L’IMAGINAIRE DU SPECTATEUR EST CONVIÉ À RESSENTIR L’ACTION DIRECTE QUI SE DÉGAGE DU BANC DES HOMMES-POISSONS QUI NAGENT DANS TOUS LES SENS DE LEUR PASSION, LA VRAIE, CELLE QUI FAIT QU'ILS SONT DE VÉRITABLES PÊCHEURS/PRÊTEURS D'ÉMOTIONS. SELON L’APPÂT QUE LE METTEUR EN SCÈNE AURA MIS AU BOUT DE LEURS ÂMES-SONS, LE SPECTATEUR/SQUATTER ACCROCHERA L'ESPACE LOUÉ DE SON OEIL AU TEMPS QUI FUIT ET QUI LUI RESTE À VIVRE…
CE QU’IMAGINATION DU MONDE AURA LAISSÉ COMME TRACES INDÉLÉBILES DANS NOS SENS RENVERSÉS CONTRIBUERA, JE L’ESPÈRE GRANDEMENT, À FAIRE RECONSTRUIRE CE QUE NOUS ÉTIONS ENTRAIN DE DÉMOLIR, À FAIRE DE NOUS, SPECTATEURS ÉPARPILLÉS, MILLE NOUVEAUX ANONYMES...
Cette glace fraîche au creux de ma main chaude, c’est le continent qui fond, Marins...Au-delà de vos mers, en-dessous de nos terres, à la jonction de leurs forêts déboisées; de la lumière sur l’œil glacé de l’Homme à la frontière des chairs enceintes d’enfants nouveaux, il restera toujours un peu de lait de Muses dans les seins gonflés du Ciel et quelques miettes égarées du pain des Anges...déchus...
PARFOIS NOUS SOMMES REJOINTS PAR DES PAROLES QUI FURENT FIXÉES DANS LE TEMPS POUR LA POSTÉRITÉ, ET PARFOIS NON; CE SOIR, ENCORE UNE FOIS, C’EST CE QUI AURA FAIT LA DIFFÉRENCE ICI, DANS L'ÉGLISE SAINT COEUR DE MARIE...
La musique, ô combien céleste, fit corps à corps avec les voix, les gestes, les corps, le décor, la lumière. Composée par Katia Makdissi-Warren d’OktoEcho, elle a largement contribué à faire de ce monument théâtral qu’est IMAGINATION DU MONDE, une oeuvre d'art qui s’emportera dans les profondeurs fécondes de notre mémoire vive. Il y aurait tant d'autres choses à écrire sur la beauté de ce spectacle hors norme, mais …
NOUS ALLÂMES AINSI JUSQU'À LA LUMIÈRE
EN CAUSANT DE CHOSES QU'IL EST BEAU DE TAIRE
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L'ENFER IV 96-131
Merci à messieurs Émile Vigneault et Sylvain Bleau, avec qui ce fût fort plaisant d'échanger quelques mots sur ce qui se déroulait pour nos yeux et nos oreilles en ce soir du 9 juin 2011. Ainsi, l’intermission de dix minutes aura permis à quelques spectateurs réunis à la porte de l’église d’échanger sur l’œuvre de Dante revisitée par l’Urd. Merci à vous, hommes libres, d’être venus voir ce spectacle avec nous, nous avions besoin d’y être pour ressentir ce qui pourrait bien finir par se passer dans les prochains jours de notre monde, au coeur de notre si belle Cité...
L’émergence de la nouvelle vision fera le reste…
Au milieu du chemin de notre vie
je me retrouvai dans une forêt obscure,
dont la route droite était perdue.
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