mercredi 28 septembre 2011

NOTES DE CUISINE: Buffet des continents

Dans la toilette de LA CUISINE

Photo: L.L.


POUR NE PAS AVOIR PEUR DE METTRE UN FREIN AUX JOYEUX FESTINS,
un peu de mort-aux-rats sur les lèvres des gentils lapins...





«Habituellement, ce qui est drôle lorsqu'on sort les gens du théâtre, c'est qu'ils restent quand même assez sages. Mais ce serait l'fun que pour une fois, les gens ne le soient pas trop... nous en tout cas, on ne le sera pas!»


Sébastien Dorval à Josiane Desloges
Le Soleil, 11 septembre 2011


Normand L’Amour qui sussure Jacqueline fait de la poutine dans les murs de LA CUISINE, restaurant sympathique du 205 rue Saint-Vallier à Québec, là où la pièce NOTES DE CUISINE a lieu jusqu'au 11 octobre. LA CUISINE, un décor rembourré de sets de cuisine des années 50-60 qui vous rappelle à une enfance quand même pas si lointaine.

Pour une fin septembre, on peut écrire que la soirée était superbement douce. Fenêtres et portes étaient donc grandes ouvertes pour que les amis, camarades et quidams puissent prendre place lundi soir dernier, pour savourer pendant quelques deux heures une étonnante suite de plats sucrés/salés. En entrée, une bière avec pita et succulent hummus, plus une courte mais stimulante conversation (sur le théâtre) avec Jean-Michel Girouard, qu'il faisait bon de retrouver, et Marianne Marceau, aussi brillante que pétillante; une mise en bouche qui nous préparait à passer une autre excellente soirée. Jean-Michel et Marianne, que nous reverrons tous deux au cours de la saison 2011-2012, entrèrent en scène (ou plutôt en resto) quelques minutes plus tard...

Frédéric Dubois, qui avait mis en scène FALLAIT RESTER CHEZ VOUS, TÊTE DE NŒUD a à nouveau orchestré la musique de Rodrigo Garcia. Comme les surprises dans les sacs à malices des joyeux festins de McDonald, nous avons eu droit à celles non pas moins sursautantes que nous réservaient les quatre mousquetaires du Théâtre du Buffet. Pour ma part, j’ai eu droit à deux d’entre elles, gracieusetés de Sébastien Dorval, iniateur du projet et comédien.  

Deux Rodrigo Garcia en moins de deux mois: on peut dire que mon plein de textes touchants/réflectifs/hilares/sarcastiques/ a été fait, mais comme je le commentais à Anne-Marie Côté, à la fin de la représentation, j’en prendrais bien encore un autre…et puis un autre. Garcia a de quoi fouetter les esprits, petits et grands, plus ou moins gourmands. Sa pièce ne tourne pas autour du mot, elle lui entre directement dans le vif du sujet, le frappe, l'éviscère, le découpe, l'épice, le charcute, le flambe, puis le mange...pour finir par le digérer, le roter, le vomir, etc...etc...

Les projections vidéos qui accompagnent les textes ébranlants ont de quoi secouer nos petits pleumats. Des exemples: un beau petit lapin blanc dans une cage qui se fait étreindre par un gros serpent affamé, une anguille récalcitrante qui a la tête un peu dure; un clown semi-pathétique qui en prend pour son joyeux festin (remixé en live par une exquise Marianne Marceau aux yeux de braises et aux paroles de glace); un repas d’épiques conquistadors carnivores concocté à l'accéléré....Et des yeux tout le tour de la table, des rires gras, des rires jaunes, des silences dérangeants, de l’audace...un écrémage de Nutella dans la face d'un monde en robes de chambres de molleton, du piment fort dans l’assiette vide d'une humanité aux ¾ à moitié morte…

La crème de brocoli étant chaude à point, la pizza aux légumes/féta délicieuse, la salade de carottes abondante, le pouding chômeur sucré et le thé vert réconfortant, A. et moi sommes donc ressortis réconfortés, le ventre plein des bons petits plats de LA CUISINE, mais les oreilles et le cerveau décongelés par les brûlottantes NOTES DE CUISINE...

…Dans le parking à 5$, en bras de chemise, avant de s'engouffrer dans la cabine du pick-up, A. et moi avons parlé au moins 30 minutes de corruption/collusion, un sujet à la mode par les temps qui courent au ralenti dans notre banlieue silencieuse des soirs assoiffés de début d’automne. Pas de tondeuses ni souffleuses à feuilles (mais on ne craint rien: ça s’en vient), LA NUIT DES ROIS, avec ses miroirs au plafond, pouvait bien s’en venir faire son tour dans ma petite tête grisée de Garcia…



hello my name is ludopathe


Équipe de création

Mise en scène: Frédéric Dubois
Scénographie: Stéphanie Cléroux
Conception sonore: Marco Morin
Régie: Mathieu C. Bernard

Comédiens

Marianne Marceau
Anne-Marie Côté
Sébastien Dorval
Jean-Michel Girouard




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