9 NOVEMBRE 2016,
(le lendemain des élections américaines
ou les mauvais embarras)
Q Vous sentez-vous dévorée ?
R Oui, mais c’est d’une manière agréable. L’écriture est une
délivrance pour moi, mais je connais des écrivains qui étaient dévorés d’une
manière dangereuse, comme l’était Hubert Aquin. L’écriture est aussi très
poignante chez Réjean Ducharme, ça prend beaucoup sur lui. C’est une bataille
qui peut être plus douce pour les uns que pour les autres.
La bière
Les cigarettes
Le char
Le chien
Le clan
L’amour
La vie dans tous les jours
La poésie ducharMIENNE
Avec le temps qu’il nous reste
Après les NON monumentaux
La patinoire d'ANNETTE
pis
MANCHE DE PELLE
pis
BLANCS LES LOUPS,
BLANCS
LES LOUPS
elquidam
elquidam
LE LOUP DE LIMOILOU
Je vois pas le jour où je vas m'en sortir
Je pourrai jamais revenir
Je suis comme en prison si loin de ma maison
J'aurais jamais dû partir de Montréal
J'aurais donc dû rester sur la Grande Allée
LES BONS DÉBARRAS de 2016, mis en scène par Frédéric Dubois, abonné à vie de Réjean Ducharme, m’ont ramenée tout droit à ceux que
Francis Mankiewicz avait réalisés en 1979 aux côtés de Michel Brault, à la photographie. Mettant en vedette Marie Tifo, Charlotte Laurier, Roger Lebel, Germain Houde,
Gilbert Sicotte et Louise Marleau, on peut aisément imaginer la
grandeur nature des personnages de Michelle, Manon et compagnie. Ils sont inaltérables.
La beauté des dialogues, reflet et refrain de leur quotidien errant, aura permis que l’on baigne
à nouveau dans cet inoubliable paysage d'automne de Val des Vals, déménagé pour la cause, et à bout de bras, sur la glace du Limoilou référent d'air d'ANNETTE, dans lequel tout ce beau monde patine, tombe, se relève, se bat et se débat tant bien que mal.
Frédéric Dubois a encore une fois transporté sur ses épaules en forme de char allégorique les costaudes créatures qui
peuplent cette histoire avec un petit h mais qui en sera toujours une maudite bonne. Sa vision personnelle, doublée de son senti, qui m’avaient
tant frappée dans ses INÈS PÉRÉ INAT TENDUE et DÉVADÉ, m’ont donné un accès
direct à cette poésie de fonds de terroir qui pourtant se veut universelle. Parce que
c’est toujours un privilège que de rencontrer la vérité en pleine face, celle qui sortira toujours de la
bouche en chœur d'un éternel enfantôme…
LES COMÉDIENS
ERIKA GAGNON, Michelle Desroches
la mère-le père, l'amie-l'amante, LA REINE du foyer,
le bourreau des petits cœurs après neuf heures,
la femme-enfant, l'adulescente
NICOLA-FRANK VACHON: Guy Desroches
l'intérieur, le mystérieux, le presque muet,
qui retrouvait son enchanfantement du DÉTOUR DE CHANT,
spectacle collage de Geneviève Tremblay
(avec extraits des 9 (neufs ?) romans de Ducharme),
vu
il y a quelques années chez PREMIER ACTE
(et un peu de Bartok pour lui et Manon)
LÉA DESCHAMPS: Manon Desroches,
l'enfant de la balle (courbe), l'instinct fraternel,
la sagacité sur deux pattes, LA BEAUTÉ,
le flocon de neige ET le manche de pelle
NICOLAS LÉTOURNEAU: Maurice,
la police à vélo et un brin à fleur de peau,
le beau colleux, le généreux, l'aidant naturel
LISE CASTONGUAY: Madame Viau-Vachon,
l'éblouissante, la féerique, la grande, l'élégante,
la sublime patineuse à la robe rouge sang
STEVEN LEE POTVIN: Gaétan,
le lumineux, le naturel, le bum de bonne
famille,
les yeux remplis de brumes et de courants,
d'aubes claires et de soleils couchants
VINCENT ROY: Fernand,
l'accomodant fidèle du y'é jamais trop de bonne heure,
le numéro 1 au palmarès de DOGGY DANS GRAVEL
MAYA: la chienne,
l'amie, la sœur, la confidente,
le réconfort et la chaleur
Photo: L.Langlois
Novembre 2015
LES BONS DÉBARRAS
Scénario original: Réjean Ducharme
Adaptation et mise en scène: Frédéric Dubois
Assistance à la mise en scène: Émilie Beauchemin
Scénographie: Marie-Renée Bourget Harvey
Costumes: Virginie Leclerc
Éclairages: Denis Guérette
Musique: Pascal Robitaille
Vidéo: Louis-Robert Bouchard
La mémoire des jours de doux révoltés, issus de la
SOLIDARITUDE de Charlebois et du CHEZ DIEU de Plume, m’est tout à coup remontée
comme un gros flash mauve, comme si hier était mieux que demain. À l’âge qu’on
avait, on ignorait que c'était Ducharme qui avait écrit LE RÉVOLTÉ, on l’écoutait sans
vraiment le connaître, et pourtant, c’est probablement lui, avec Plume, qui a
décrit le mieux ce que nous étions à ce moment-là et sommes encore: ce rêve engorgé dans les fils entremêlés d'une liberté de maganés. Il y avait Pauline Julien aussi, si intense...
(voir plus bas pour l'écoute)
Étions encore dans le hall de la salle Octave-Crémazie, lorsqu’une partie de la distribution est venue y faire un petit tour. Érika
Gagnon, Nicolas Létourneau et Léa Deschamps nous ont donc accordé quelques instants privilégiés, le temps d'une brève causerie mais ô combien enrichissante. En avons profité en même temps pour les féliciter, plus spécialement Léa. Lui ai demandé
où elle avait été repêchée pour obtenir ce rôle exigeant qu’est celui de Manon: à la MAISON JAUNE, nous a-t-elle répondu. Elle est très douée et n’a que 13 ans. Elle partage la scène avec Clara-Ève Desmeules. C'est une
véritable bête de scène ! Une louve...de
Limoilou ;-) Nous la reverrons certainement à l'oeuvre.
En revenant du Grand Théâtre de Québec,
rue Turnbull, pas loin de chez tante May:
des ailes brisées, des ailes déconcrissées,
là où la Mort a rôdé le 25 octobre de cette année,
là où la vie s'est arrêtée le 9 novembre passé.
Photos: L.Langlois
Curieusement, au moment où j’écoutais les chansons du SOLIDE de
Charlebois-Ducharme, j’apprends la nouvelle de la mort de Fidel Castro via la page facebook de ce cher Jack, Train de Nuit. Un autre saut en arrière avec toutes ces images et ces reportages qui défilent le long des fils de presse. Ils se
succèdent à un train d'enfer, on en aura encore pour quelques semaines et, hop! au suivant…
Claire Richard
LA MUSE DÉCÉDÉE
via facebook le 1er décembre 2016:
RépondreSupprimerMerci beaucoup!
Léa Deschamps
via facebook 1er désembre 2016:
RépondreSupprimer!
Une fois de plus, c'est fantastique.
Surtout que cette fois-ci, c'est un spectacle particulièrement difficile à laisser aller. Il y avait une certaine magie, une âme. Je vais tellement m'ennuyer de partager la scène avec cette distribution (ahhhh, la petite Léa !), ça laisse un vide immense et votre texte est comme un baume sur tout ça. Ce qu'on fait est tellement éphémère, c'est donc magnifique de pouvoir avoir un repère écrit et visuel comme le vôtre pour s'y référer. Mille mercis, vraiment !
Steven Lee Potvin
Merci, c'est un plaisir immense de lire ce commentaire pour la spectatrice. Un salaire de mille mercis, c'est précieux.
RépondreSupprimerJ'ai déjà hâte au mois de mars pour prendre connaissance de la saison 2017-18, j'imagine que les projets doivent être nombreux dans votre cas ?
Au plaisir,
Louise.
J’ai vu l’avalée des avalés dans les mains de mon professeur en 6e année ...le livre à lire de l’heure en vedette ...1e connaissance avec cet auteur Réjean Ducharme mystérieux! ...en 66
RépondreSupprimer