vendredi 11 novembre 2016

STOCKHOLM, LE SYNDROME : 11 joueurs pour un fantôme

Affiche: Géraldine Rondeau


ON NE FAIT PAS SEMBLANT DE FAIRE SEMBLANT. 
ON FAIT SEMBLANT. 
FRANCHEMENT.

Gabriel Fournier



Le cricket est un jeu qui doit beaucoup de son attrait unique au fait qu’il doit être joué non seulement en respectant les règles, mais aussi en respectant l’Esprit du Jeu.

Preambule to the the Laws
Publié par le Marylebone Cricket Club


Photo: Didier Debusschere

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Pour un premier plongeon dans l’écriture et la mise en scène, on peut dire que celui de Gabriel Fournier en était un de haut vol. Les exceptionnels interprètes de STOCKHOLM, LE SYNDROME ont enduit de leur indéniable talent un texte usiné par un incontestable ingénieur de la langue française. Une partie pratiquement parfaite pour ce joueur de mots…et de cricket. Avec ses brillantes et énigmatiques performances de comédien, Gabriel Fournier continuera, je l’espère de tout cœur, d’incendier, d’arroser et de frapper sur toutes les sortes de plateaux…et de balles..


Photo: Erick Labbé

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Israël Gamache, comme il avait donné dans l’absurde d’Ionesco avec son si marvelous Andrew in le RHINOCÉROS d'Alexandre Fecteau, a certainement mis autant de verdeur en assistant Gabriel Fournier à la mise en scène. Nous étions au pays des cent connaissances. On le verra à l'oeuvre en tant que comédien dans LES MARCHES DU POUVOIR le 17 novembre à LA BORDÉE...


Photo: Nicola Frank Vachon

-3-4-5-

L’environnement sonore, composé par Mathieu Campagna, comme toujours, doublé des subtils éclairages de Jean-François Labbé, ont tapé dans le mille d’un décor dépouillé d’artifices, un peu comme le saule et le rotin de la batte quand ils frappent le liège de la balle. Comme ceux qu’il avait créés pour LES FOURBERIES DE SCAPIN, JOCASTE REINE et HAMLET, les costumes de Sébastien Dionne étaient tout simplement remarquables, tant pour l’originalité que pour l’esprit de l’étoffe qui s’en dégageaient. De la chair autour de l’os pour LE CHIEN SOURD… 


  

Quelque chose qui fait peur mais à laquelle on ne peut résister. Quelque chose qui engendre le chaos. Quelque chose qui arrive sans qu’on s’y en attende. Quelque chose d’anormal qui devient trop vite normal. Quelque chose de vide en même temps que plein. Quelque chose qui part et ne revient pas…

LES COMÉDIENS



Vincent Nolin Bouchard

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que nous avions connu comme spectateur lors de cet exceptionnel TROIS NUITS AVEC MADOX présenté au bar l’Autre Zone (ex Sinatra), rebaptisé le Quartier de Lune depuis peu, et que nous reverrons au THÉÂTRE PÉRISCOPE dans FIRE LAKE, VILLE MINIÈRE, 1986, le 23 novembre prochain, était imprégné à 100% d'absurdité dans son rôle de GARY, homme-baladeur de brun vêtu, qui préfère les K-7 aux lasers…


Paul Fruteau de Laclos

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lui aussi rencontré lors de ces fameuses TROIS NUITS AVEC MADOX, mais en tant que comédien, a campé un angoissant-rassurant YVON, champion formateur de première classe. Il fallait le voir faire ce regard pénétrant avec ses doigts presque dedans. Un nom à retenir pour l’avenir théâtral de Québec. Nous le reverrons avec grand plaisir au printemps prochain à LA BORDÉE dans L’AVARE...


Laurence Moisan Bédard


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avec qui j’ai déjà pris une bouffée d’OXYGÈNE lors d’une certaine cérémonie de mariage célébrée par Christian Lapointe au Carrefour International de Théâtre de 2015, nous a soufflé, avec sa voix parfaitement adaptée au texte, des mots qui la nourrissaient de sang dessus-dessous. Et même si l’on n’en saisissait pas tous les sens cachés, elle ravitaillait à full spin l’estomac de notre imaginaire. Sa CAMILLE, sacrée secrétaire de cette histoire d’hommes d’affaires louches, aura laissé une trace lumineuse dans le noir absurde de la finale...



   Jean-Michel Déry

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qui en a plein les bras de l’éreintante libido d’une certaine Sarah ces temps-ci, incarne un DANIEL informaticien quelque peu névrosé, complètement terrorisé par le Luger du kidnappeur. Il gonfle ici un peu moins ses muscles que dans le RHINOCÉROS de Fecteau. Il sait autant faire rire, comme dans le BEUBYE de l’an passé, qu’il peut faire peur en impitoyable docteur du viscéral VIANDE de Maxime Robin, mais plus encore dans le court mais radical CIEL BLEU DEVIENDRA NOIR d’Eliot Laprise et Jocelyn Pelletier. C’est toujours un immense plaisir, presque masochiste, de le voir se débattre sur les planches à découper les textes parfois sanglants des Shakespeare et cie…



Marc Auger Gosselin

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croisé l'hiver dernier à L’ÉPICERIE de Jean-Denis Beaudoin, chez l’ARLEQUIN de la Bordée, dans le mirobolant CHANTE AVEC MOI du Trident, durant deux ABSENCES DE GUERRE et dans l’absurde et si rafraîchissant MERTZSONATE de Philippe Savard, personnifie SYLVAIN, ce grand brûlé du bureau, par qui tout le malheur semble arriver, ou ne pas arriver. Il excelle dans ces matches particuliers où plusieurs combattants s’affrontent, mais j’aimerais bien le voir en solo un de ces jours pour apprécier son talent de frappeur…




Denis Marchand

-11-

dont le visage ne m’était pas totalement inconnu mais sur lequel je n’avais pas encore mis de nom, c’est le grand boss, MONSIEUR BEAUBIEN pour les intimes, avec son beau complet gris à fins carreaux, qui finit par s’éclipser sous le feu bleuté des projecteurs...et du Luger...ne manquait sûrement pas... d'assurances..;-)





Le théâtre de l’absurde est un style de théâtre apparu au XX e siècle, à l’époque de la Seconde Guerre mondiale, qui se caractérise par une rupture totale par rapport aux genres plus classiques, tels que la tragédie ou la comédie.


Nous étions prévenus: STOCKHOLM, LE SYNDROME, c’est du théâtre de l’absurde, l’un de mes préférés. Peut-être parce qu’à une certaine époque de ma jeunesse j’ai lu la poésie des Tzara, Desnos et compagnie, écouté la musique de Zappa et ses MOTHERS OF INVENTION, admiré l’œuvre de Dali, Magritte et autres peintres surréalistes, que j'ai moi-même dessiné des absurdités en couleurs et noir et blanc, et souvent préféré la contradiction au conformisme, l’individu aux groupes...




UNE AUTRE SORTE DE THÉÂTRE: 
L'ABSURDE 
DANS TOUTE SA SPLENDEUR






ICH WILL (je veux en allemand) est un single de Rammstein. Il est initialement sorti en Allemagne le 10 septembre 2001. Il est à noter qu’il est sorti le jour avant le 11 septembre 2001, et que de nombreuses chaînes ne l’ont pas diffusé (il était prévu qu’il fasse ses débuts sur la télévision américaine la nuit du 11 septembre 2001). Le single allemand contient une reprise live de la chanson Pet Sematary de The Ramones, chantée par le claviériste Christian Lorenz dit Flake.


LAISSER FAIRE



PHOTOS DU SPECTACLE: Cath Langlois













6 commentaires:

  1. via facebook le 12 novembre 2016:

    Bonjour. Merci beaucoup pour ces mots sur Stockholm. C'est été un véritable plaisir de jouer avec cette gang de déganté. Merci encore et bonne journée.
    Vincent Nolin-Bouchard

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  2. via facebook le 13 novembre 2016:

    Merci beaucoup, c'est gentil!

    Paul Fruteau De Laclos

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  3. viaa facebook le 13 novembre 2016:

    Merci ! c'est gentil de votre part d'écrire la dessus !

    Mathieu Campagna

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  4. En ce moment même, je pioche sur l'ENVIES de l'ESCARPÉ. Nous sommes gâtés de voir autant de bons shows à Québec. Fuck toute !

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  5. via facebook le 14 novembre 2016:

    merci

    Denis Marchand

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