mercredi 10 mai 2017

(MAL) HEUREUSES : L’ampleur de la Chute




Le vrai dictateur du couple, 
c’est moi.

Asma El Assad
14 décembre 2011





L’Odieux et la Terrible


Ceausescu, Al Assad et Mussolini: semeurs de divergences dans leurs pays et dans nos esprits. Leurs femmes, maîtresses et autres descendances: subtilisées, sur-utilisées, interpellées, manipulées. Sur la table: le jeu du politburo, la partie frimée des grands solitaires, l’interférence des médias, le butin des mécréants, le vol des peaux de lapins, la nécessité d’éviscérer le Passé du Présent. Le temps d’une rébellion par des unités de pions pour abattre la reine de rien et son petit monarque. Je ne suis et ne serai jamais de celles-là, mais par contre vous, scélérats, êtes et serez toujours de ceux-ci. Quatre cents cinquante grammes de viande par mois pour toi contre un palais de mille cent pièces pour elle. Ce sera la vie de château pour Elena qui chantera AIMER AVANT DE MOURIR sur le lip sync de Sheila. Ce seront les critiques de Margherita pour le Duce qui le façonneront. Ce sera ÇA ou ça ne sera pas.
  



Merci à Élodie Cuenot de nous avoir permis l’entrée privilégiée de ce monde follement épris de pouvoir, d’hégémonie et de guerres, particulièrement les segments avec Sarfatti-Mussolini. Une leçon d’histoire sur le fascisme qui m’a rappelé à l’épique film NOVECENTO (1900) de Bernardo Bertolucci que j’ai vu il y a de cela une éternité. Des images dérangeantes par moments mais tout de même fortes qui nous promènent dans une Italie divisée, comme ce qui se passe encore aujourd’hui. NOVECENTO, comme le mouvement artistique que Sarfatti a créé en 1922.




Dans cet incubateur théâtral qu’est PREMIER ACTE, nous avons souvent droit à des shows exceptionnels et révélateurs, comme celui d’Élodie Cuenot qui, avec son remarquable (MAL)HEUREUSES, fait partie de l’un de ceux de cette prodigieuse saison 2016-17, qui vient tout juste de s’achever le 6 mai dernier. Avec plus de 7000 spectateurs, une année record nous a révélé son directeur M. Marc Gourdeau, la prochaine nous en promet tout autant. Parce que c’est ici, dans cet espace qui accueille quelques 80 spectateurs à la fois, que l’on assiste à des débuts souvent très prometteurs. Les saisissantes découvertes que nous y faisons semaine après semaine nous dévoilent, à même l’éprouvette de l’Art, la substance rare et unique qui fait de chaque créateur un enlumineur de ce XXIe siècle...

Leonardo Dudreville
Amore: discorso primo
1924

Anticiper la guerre d'aujourd'hui
en rêvant de la paix de naguère.

 On ne saura jamais comment faire
pour naître autrement que frères.

NOUS NOUS ENDORMONS AU GAZ

elquidam


Asma el-Assad Elena Ceaușescu Margherita Sarfatti

Les (MAL) HEUREUSES Sophie Dion, Marie-Ginette Guay, Marie-Hélène Lalande se sont nourries à même la peau de Gabriel Fournier, leur dictateur attitré pour cette Histoire qui se crie avec un grand H. Les confidences qu’elles nous ont offertes en pâture à propos de la certaine influence qu’elles ont eu sur leur homme, nous auront permis de vivre un pan de leur gloire en attendant le déclin et puis la fin.



Elena Ceaucescu et Margherita Saffarti, fantômes d’un passé somme toute assez récent, ont paradé sous nos yeux éblouis dans leurs plus beaux atours, en nous affirmant haut et fort combien elles avaient été bien au-delà de leur amour du pouvoir pour en arriver à quelque chose qui ressemblerait à une certaine gloire post-mortem. 
MACHERA (MASQUES) Gian Emilio Malerba, 1922

Avec ses chaussures et ses robes griffées, l’épouse du président syrien, fille d’un éminent cardiologue, Fawaz al-Akhras, et d’une diplomate à la retraite, Sahar Otri, a longtemps été perçue comme le « visage glamour » du régime.

Eva Braun, une autre (mal) heureuse
Ces femmes ont une descendante : Asma El-Assad, surnommée «  rose du désert »  par le magazine Vogue et « beauté 100% nature » par le Huffingtong Post. Banquière d’investissement chez JP Morgan avant de rencontrer son mari, elle le soutient tant bien que mal dans tout ce qu’il accomplit de bien et de mal. Pour cela, des députés britanniques ont récemment adressé une lettre au ministère de l’Intérieur demandant qu’elle soit déchue de sa nationalité britannique pour soutien au gouvernement syrien. La suite, dans un avenir rapproché, son passeport britannique expire en 2020. D’ici là, il se pourrait peut-être que la Syrie change de président…

(MAL) HEUREUSES
TEXTE et MISE EN SCÈNEÉlodie Cuenot
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNEEdwige Morin
DIRECTION DE PRODUCTIONLaurence Croteau Langevin
ŒIL EXTÉRIEURKevin McCoy
SCÉNOGRAPHIENathalie Côté
CONCEPTION DES ÉCLAIRAGESMathieu C. Bernard
COMPOSITION MUSICALE et VIDÉOUberko
INTÉGRATION VIDÉOKeven Dubois
CONCEPTION MAQUILLAGE et COIFFUREYana Ouellet
GRAPHISMEFrançois Angers
RÉGIELaurence Croteau Langevin et Edwige Morin
PHOTOSCath Langlois




En revenant de la pièce...










http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/nicolae-et-elena-ceausescu-un-couple-infernal-et-megalomane_838543.html



Le 28 avril 1945



Le 25 décembre 1989





 Enfin l'Italie est prospère
Tout va bien grâce à son dictateur
Et, chose plus extraordinaire
Tous les enfants viennent au monde sans douleur
Quand une bourgeoise est su'l'point d'être maman
Ben, la sage-femme arrive et simplement
Pour faire venir le lardon
Elle chante devant sa prison

Viva Mussolini
C'est l'plus grand homme
Qu'il y ait à Rome !
Par la lucarne lui sourit
On n'a plus alors qu'à lui montrer
La chemise noire qu'on vient d'lui préparer
Il sort et pousse un cri:

" VIVA MUSSOLINI ! "

André Perchicot





Margherita Sarfatti
par 
Adolfo Wildt

2 commentaires:

  1. via facebook, le 11 mai 2017:

    WoW! Merci pour ce beau retour sur notre pièce!

    Marie-Hélène Lalande

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  2. via facebook, le 11 mai 2017:

    Bonjour madame Langlois,
    Je suis heureuse de vous lire et de savoir que ce spectacle vous ai plus. Ce fut une aventure longue et chargée de beaux défis. Je ne compte pas le laisser de la sorte. Je continuerai de le faire évoluer avec le temps et espère le représenter un jour. Mais pour l'instant, je travaille déjà sur un autre projet, qui, j'espère, recevra un bel écho. Au plaisir de vous rencontrer. Belle journée à vous.

    Élodie Cuenot

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