jeudi 18 mai 2017

VENIR AU MONDE : avec du panache !




LA CRUE DES EAUX

un orignal
des enfants
des oeufs
des ballons
des plumes

et de l’eau

et du sang

une éponge
une scie mécanique

avec Véro et AMO
filles des FORÊTS
femmes et enfants
du Père et de la Mère
LA VIE LA VIE

et ses morts
et ses torts

et ses mots

dans le cru des os

avec de la musique 
somptueuse


pendant le vivre pour vivre
et l'après FAIRE L'AMOUR
la terreur de mettre au monde

la joie dans la délivrance
le labeur de la résistance
la peine et la résilience

une danse pour deux
pour une vie à trois
dans un 2 et demi

mille gorgées d’amour
dans une pinte de lait

une tempête de plumes
une envolée d'amertume

un accident si lentement arrivé

elquidam


Quand le bruit de la tôle qui s'froisse emplira mes oreilles Quand la force de l'accident me sortira de mon siège Je penserai à toi de toutes mes laideurs, de toutes mes laideurs Je défierai la mort avec mon canif rouge et je gagnerai encore


AVEC PAS D'CASQUE


Bonsoir L.,

A. et moi avons adoré VENIR AU MONDE: très touchant et drôle aussi.
Marco Poulin entre autres m'a bien impressionnée. La scène en folie de l'accouchement sur la table aussi. Donner vie, je le sais, c'est quelque chose et disons que celui d'Alexandrine Warren m'a fait quelque peu penser à mon premier. Ouf! Que c'est essOUFflant ! Une belle finale, le monde était content.

Journal de Jeffrey par sa mère

J'ai un parti pris pour Anne-Marie Olivier, d'ailleurs son fiston jouait ce soir. Après la pièce, nous avons rencontré Steven Lee Potvin (finissant de 2016) accompagnée de Michel Bertrand (finissant mise en scène de cette année). Très intéressant. Puis, sur René-Lévesque, qui sortait par l'entrée des Artistes ? Nul autre que le « beau docteur » Christian Michaud, que nous adorons A. et moi. Nous l'avons encensé et remercié pour autant de beauté. Il est si sympathique. Puis, au coin de René-Lévesque et Turnbull: l'une des deux petites filles qui jouait ce soir. Elle était accompagnée de sa grand-mère et de ses parents dont le père est Marc-Antoine Malo, ce gentil jeune homme qui administre plusieurs compagnies théâtrales, que nous avions vu au Salon du Livre au kiosque des théâtres. C'est lui qui m'a reconnue. 😉 J'aime bien ces rencontres d'après match, elles enrichissent le spectacle! Et je ne te cacherai pas que j'aimerais bien converser avec Éric Leblanc après Le piano à voile. 😉 

Donc, à vendredi.
Louise 4 mai 2017
(lendemain de la pièce)


Le duo Véronique Côté-Anne-Marie Olivier, qui avait « composé » le puissant FAIRE L’AMOUR, nous a ce soir redonné de cette même overdose d’amour et d’oxygène, des mots et des gestes dont nous avions besoin pour qu’on puisse à nouveau se rendre compte de l’immensité de leurs talents respectifs. La mise en scène de Véronique avec l’écriture d’Anne-Marie, combinées avec  la participation intensive de tous et chacun à l’élaboration du spectacle offre une occasion en or au Spectateur de se connecter plus ou moins indirectement aux bonheurs et contraintes qu’un tel spectacle doit causer par moments, comme de couper une scène qui pourrait s’avérer ou bien trop coûteuse ou dangereuse, ou encore en rallonger une à qui il manquait ce petit quelque chose qui fera toute la différence au niveau de l’émotion. Parce que de l’émotion, ce n’est pas ce qui manquait en ce soir du 3 mai 2017 dans la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec.


Pour découvrir comment travaillent les deux complices, il y a cet intéressant documentaire qu’Eliot Laprise a réalisé en sept chapitres, nécessaires. Il informe du processus de création qui a précédé l’aboutissement de VENIR AU MONDE. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à attendre le troisième opus pour… MOURIR. On espère au plus tard dans trois ans…









LES COMÉDIENS ET LES COMÉDIENNES

Anne-Marie Olivier, la comédienne, qu’il nous faisait grand plaisir de revoir sur les planches, tapait dans le mille, assez durement parfois, surtout sur son ventre plein à ras-bord d’une vie dont elle ne voulait pas à cause de la façon dont la procréation « mal assistée » d’un viol avait été conçu. Un moment difficile pour les spectateurs et non pas moins pour celle qui prendra le blâme de la fatalité qui s’en suivra…Si elle avait pris la pilule...


Charles-Étienne Beaulne, qui élargit sans cesse son jeu dans un répertoire avec des rôles disons plus matures pour ne pas écrire sérieux, des personnages qui, avouons-le, lui font explorer des territoires aussi vastes que vierges où il semble prendre grand plaisir à escarper les rochers lointains tout en piétinant les fleurs des parterres voisins. De le voir danser énergiquement avec sa femme joyeusement enceinte pour ensuite se faire éclabousser du sang maternel et mortel sur son pantalon a eu de quoi nous faire passer de la joie à la peine en deux temps trois mouvements…


Alexandrine Warren, qui le secondait à merveille dans cette scène aussi ravissante que saisissante, a comme d’habitude offert une prestation des plus justes et naturelles, notamment dans une autre scène de l’un des nombreux accouchements, celui avec le cri de la douleur sans péridurale

Venir au monde
Ouvrir les yeux, tendre les bras
Que chaque fois
Soit la première tant qu’il faudra
Se mettre au monde
À chaque jour, à chaque instant
Pour simplement
Redevenir son propre enfant

Sylvain Lelièvre


VERS L’AVENIR
Illustration: L.Langlois

Érika Gagnon et Marco Poulin, totalement engagés dans tous les rôles qu’ils ont eu à camper sur les lieux de cet accident vraiment peu banal: un orignal agonisant et encombrant sur le toit de la voiture d’une femme enceinte jusqu’aux yeux, ont offert une performance débordante de bienveillance tout en se chicotant avec le syndicat de la forêt ensanglantée. Et que dire de cette mère porteuse de joie débonnaire qui est à préparer une fête pour le club de balle que dirige son conjoint et qui perd soudainement ses eaux pour s’attabler à vivre un accouchement des plus loufoques ? Que ses jeunes enfants, ô doués et merveilleux comédiens, étaient drôles à se tordre, et que cette scène aura détendu toutes les autres qui étaient plus dramatiques.


Lou-Adriane Cassidy, qui incarne à merveille cette jeune femme, possède une voix qui résonne jusque dans les oreillettes du cœur. MOMMY DADDY, cette émouvante chanson composée par Marc Gélinas et Gilles Richer, que Pauline Julien avait immortalisée, est ici reprise en compagnie du sublime pianiste Vincent Gagnon.Un très beau moment empreint de simplicité et de profondeur. La deuxième version est celle qu'elle fait en compagnie de sa mère, Paule-Andrée Cassidy.



Christian Michaud, touchant et magistral comme à l’accoutumée, particulièrement lors de ce dialogue à couper le souffle, celui d’un père et d’une mère qui débranchent l’appareil qui maintient en vie leur petit cœur et qui assistent au déploiement de la naissance du miracle de la vie, celle pour laquelle il vaut la peine et la douleur de se battre…quelques fois…


Maryse Lapierre, premier témoin oculaire de cet accident grave et rare, apporte à tous ces témoignages-vérité, recueillis par les créateurs de cette fulgurante conception théâtrale, une monumentale leçon de solidarité et d’humanisme. Sa persévérance à vouloir sauver les deux vies coincées dans le cockpit de leur vaisseau presque fantôme fera naître au sein de ce groupe d’intervenants aux histoires tricotées serrées, l"élan" primordial pour l’entraide exigée et exigeante que cela prend pour accomplir une finale exaltante et plus-que-parfaite.


VENIR AU MONDE, comme personne d’autre que soi
VENIR AU MONDE, uniquement pour s’en aller mourir
VENIR AU MONDE, en virant son visage du bon bord
VENIR AU MONDE, en lui criant à tue-tête : me voici !

Tant qu’il y aura des nous-je là-dedans
Tant que la vie s’implantera à tout vent
Tant qu’il y aura des hommes dans les femmes savantes
Tant que leurs eaux salées inonderont leurs ventres
Il y aura de ces histoires uniques et vraies qui vous hantent

elquidam 


Merci à Anne-Marie Olivier pour ce texte qui nous la révèle encore plus puissante et à son acolyte précieuse Véronique Côté pour cette autre bouleversante  mise en scène. Après leur éblouissant FAIRE L’AMOUR, on ne pouvait espérer mieux pour ce deuxième chapitre. Merci à Josué Beaucage pour sa musique absolument renversante et souveraine. Merci à Stéphane Bourgeois pour ses divines photos du spectacle, photos que j’aime emprunter pour illustrer mes textes qui quelques fois n’en finissent plus de finir…


Les voici: 


VENIR AU MONDE

CONCEPTION

Scénographie : Ariane Sauvé
Éclairages : Jean-François Labbé
Musique : Josué Beaucage
Costumes : Karine Mecteau-Bouchard
Assistance à la mise en scène : Katia Talbot


Le bonheur est juste autour du virage

Say girl, you look a little restless.
Well you ought to come with me `cause I`m going where the fun is.
Don`t get lazy now, just a little bit up the road, just around the bend.
There`s something going round inside my head.
I think it`s something I need, Something unreal.
And so I see my world is upside down
but there is nothing to fear,
my vision is clear.
All my roads lead nowhere,
what lies at the end,
Reach your destination
`cause what you find is your love bird.
IT’S YOUR BIRTH STARTED AGAIN
So get up
get it on
try it again
try it again girl
get up
happiness is just round the bend yeah







1 commentaire:

  1. via facebook le 23 mai 2017:

    Mille mercis Louise pour cet hommage foisonnant! 🙂

    Véronique Côté

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