lundi 9 novembre 2009

Le vent de l'Est, comme un velours orange




La pauvreté est une maîtresse dispendieuse.

Paul Michaud
Extrait de Quelques arpents de neige


Pascal Michaud est le petit-fils de Paul Michaud, libraire-éditeur, fondateur de L'institut littéraire de Québec, maison d'édition où publièrent notamment Anne Hébert, Yves Thériault et Marie-Claire Blais. M. Michaud est l'auteur d' AU TEMPS DE L'INDEX, mémoires d'un éditeur 1949-1961, un livre sur la " face cachée " de la littérature. Pascal est par le fait même le fils de Jean-Yves Michaud, qui tient une papeterie dans mon quartier où il me plaît d'y acheter la plupart de mes articles de bureau.. en petit.


C'est dans cette atmosphère où ça bon le papier, l'encre et l'efface, comme celle de la procure du Boulevard Gouin où ma grande-tante Marie-Reine m'emmenait à chaque rentrée scolaire du primaire, que j'ai rencontré Pascal, il y travaillait en même temps qu'il poursuivait ses études en Histoire à L'Université Laval. C'est autour des crayons, des agendas, du papier collant et des cartouches d'encre que nous y tenions de courtes mais intéressantes conversations. Il était également journaliste pigiste au Soleil. Il y avait un bon moment que je n'avais pas croisé son aimable sourire, c'était il y a deux semaines environ, j'ai eu affaire à passer à la Papeterie, histoire de me procurer de ces recharges d'encre de stylo rétractable de marque Pentel, que j'affectionne particulièment pour écrire dans mes carnets, j'appris par son père qu'il était parti pour un mois en Europe afin d'y faire des reportages pour Radio-Canada au sujet de la Chute du Mur. Et c'est seulement ce matin, à la suite d'un entretien téléphonique entre Pascal et Claude Bernatchez, de l'émission Première Heure, que je pris connaissance qu'il tenait un blogue " à l'antenne de Radio-Canada ", ce depuis le 24 octobre dernier...


20 ans déjà, Pascal n'avait que 9 ans à ce moment, moi 32, et mon bébé 4 mois...Le temps a filé comme une comète. Et qu'est-ce qu'il reste de ce Mur que l'on a abattu de sang chaud au nom d'une guerre froide et d'une liberté non encore tout à fait apprivoisée par certains (de ce que j'ai pu en comprendre dans les interviews que Pascal a fait auprès des gens qui ont vécu ce moment historique) ? Une cérémonie ? Un emblème ? Une réflexion ? Quelque chose qui marquera...le temps ? Reste que ce temps a filé, ou défilé, dans le ciel gris mauve des pauvres comme dans celui plus multicoloré d'un jet-set ami-donné, un temps qui dans sa navette de métal aura été mal fondu pour l'étape brûlante de son " encensement "...Ce soir, nous regarderons les dominos tomber...en pensant à un peu à toi Pascal et à TA Liberté...

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DE LA POLOGNE


« Notre philosophie, c’était de combattre, mais pas par la force. Nos armes, c’étaient les livres et les magazines qu’on distribuait clandestinement ».
Bogdan Olszewski
Je me rappelle juste après les élections, quand les choses commençaient à changer: soudain, tout devenait accessible! Il y avait des livres qui apparaissaient, il y avait une grande joie dans l’air!
Piotr Januszewicz
« Tous mes vêtements étaient beige, marron et gris. Quand je suis allée en France, je me suis tout de suite acheté un foulard plein de couleurs.»
Izabela Kaminska
À l’époque, j’étais adolescent et je me rappelle que, tout d’un coup, tout est devenu plus coloré. Avant, tout était gris. Je me souviens aussi du changement au niveau des vêtements des gens. Avant, on n’avait aucun choix. Tout le monde portait plus ou moins les mêmes vêtements. »
Aleksander Urban


DE LA TCHÉCOSLOVAQUIE


En 1990, il est revenu pour la première fois à Prague. « J’avais été vraiment surpris de pouvoir simplement marcher dans les rues de Prague et de voir les gens rire. C’était réjouissant de voir qu’un bon ami à moi, Vaclav Havel, était devenu président ».

« J’ai vécu plusieurs années sous le communisme et plusieurs années sous le capitalisme. Le socialisme n’est pas la solution. Le capitalisme n’est pas la solution non plus ».

Vratislav Brabenec, poète et musicien
The Plastic People of the Universe


« Dans ce pays, on ne voyait pas vraiment de lumière au bout du tunnel ».
« Même pas dans mes rêves les plus fous ».
« En deux jours, toutes nos peurs ont disparu ».

Michal Pokorny



DE LA ROUMANIE


Tout le monde criait « Liberté! ». « Ç’a été un moment très important pour moi ».
Traian Orban

« Avant, on pouvait sortir dans la rue la nuit sans avoir peur. Maintenant, c’est un peu plus dur. Il y a des problèmes de violence. Avant, la télévision, ça arrêtait à 22 h. Maintenant, les gens ont la tête comme ça parce qu’ils la regardent toute la nuit ».
Steluta


« Si tu possèdes plusieurs choses et qu’elles te rendent fou, c’est mieux de ne pas les avoir. Si tes yeux sont rivés sur la télévision 24 heures sur 24 et que tu es incapable d’arrêter de la regarder, alors c’est pire que si tu la regardais seulement deux heures par jour ».
Adriana Scripcariu
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Le blogue de Pascal:
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/enProfondeur/international/mur_de_berlin/chroniques_web/


« On ne connaît vraiment l'amitié qu'à l'usure»

une autre citation de Paul Michaud, extraite de Quelques arpents de neige.

AU TEMPS DE L'INDEX

http://www.edlibreexpression.com/ficheProduit.aspx?codeprod=296160




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