jeudi 12 novembre 2009

MACBETT: Les Fils de la Gazelle

Dièse, solutions visuelles et design




" Au lieu de dépenser tout votre argent disponible en spiritueux, n’est-il pas préférable d’acheter des billets de théâtre d’avant-garde, dont on parle tant ? Connaissez-vous le théâtre d’avant-garde, dont on parle tant ? Avez-vous vu les pièces de Ionesco ? "

Bérenger dans Rhinocéros
d'Eugène Ionesco (Eugen Ionescu) 


Les restes d'un temps d'il n'y a pas si longtemps...

L’œuvre d'un roi, de ses suzerains via ses vassaux.
La chaleur d'un froid dur, la luminosité d'une troupe.
Le respect des conventions, la lubie des paroles.
L'introspection de l'Assistance, le bâillement de la dissidence.
L'étoile des spotlights sur la tête d'un roi déchu.
Le sang bleu royal de sa progéniture, l'ami déçu.

Macol qui regimbe, Macol qui te parle;
Macol qui sort du décor sombre des décombres,
qui se prépare pour une nouvelle guerre.

En passant par Ionesco,
du Shakespeare à la Diego;
De l'Angleterre à la Roumanie,
le Québec dans la Bolivie.

Tel un séduisant spectre,
ce bouillon d'âmes et de pennes,
cette sauce chaude de sang crème.

Boire l'Absurde du drame de la guerre froide,
se soûler du vin des masses qui la désarment;
boire le vin des masses qui se la décabane,
le vin des mess qui se le républikedebanane.

(et les CHAISES...
électrique, roulante, de plastique;
pour être bien assis, pour ne plus bouger).

À l'avant-scène des soumissions,
l'adultère des abandons;
panneaux/réclames autour des écrans vidés de charme,
radios poubelles remplies de décibels,
cages de verre empilé d'elles.

Au domaine de la Mort, le songe ailé des roupillons.
Sous la goupille d'un édredon, le leurre de l'admission.

Sorcières/Ladies, gardes de sentinelles,
Condor/Glamiss, spectres rouges du Charnel,
ils veillent au mort et à la progéniture du Fils de la Gazelle.

Le Temps qui défile dans le bleu-noir,
les mots vains qui reprennent le goût du soir...

À l’avant de l'après, le suc extrait de l’exprès.
L'opinion de la Surdité.
L'envolée de vos beaux adverbes.
Les rires jaunes alignés sur la rose de nos lèvres.

Sous le vent d'accès de la colère,
une clef pour les portes ouvertes,
un cadenas pour l'Oreille muette.

Au-dessus de la braise comme chenet,
l'humanité qui tourne en rond;
l'humanité bannie de ses foyers;
qui essaie, tant bien que mal,
de renaître pour de bon de ses cendres
dans ses vases bleues gluantes,
dans le centre de ses excès.

L'humanité qui éternue/tousse/toussote,
lave ses petites mains,
astique ses menottes enduites du purell
des plus sains que sains;
qui assouplit ses langues molles,
qui durcit ses dagues sales.
Langues molles qui mordent les bagues du vol,
langues de bois qui lèchent celles du Vassal;
l'humanité qui scrute via le blanc mort de ses yeux glauques,
les tapisseries royales de ses plus grands remords;
l'humanité qui colmate ses peines dans les craques aveugles de ses aveux,

qui recoud le voile de ses tentures déchirées,
qui décape ses portes d'armoires ébréchées,
qui graffigne les miroirs de ses parquets cirés,
qui desserrent les cordons malusés de sa bourse,
qui danse en transe sur le son des vieux records...

L'humanité qui fonde du bleu de ses yeux pers
un espace où regarder sans trop y VOIR,
qui fixe ses dents de lait dans un pays trop large,
là où hélas ! se perdent, sages, ses pairs, ses mers,
et tout l'ensemble de son territoire.

NFV/FB---Macbett et Banco
JG/VC---Glamiss et Candor
SD/GC---Lady et Roi Duncan
LC/ML/SM---sorcières et Macol

des comédiens, des citoyens,
avec ou sans truc du chapeau;
des prestidigitateurs dans le complot des trios,
des fleurs évanouies dans le quiproquo,
du venin d'ami pour les à propos

Tant de beauté, tant d'abandons, tant d'efficacité,
tant de vices serrés sur les cicatrices alambiquées,
tant de limbes dévissées,
tant d'amis amidonnés,
tant de têtes décapitées, tant d'amis bien apprêtés.


Dans le grand jeu des compromis,
l’Amitié des ABUSÉS;
Dans le grand jet bleu de l’Ennemi,
le Mot, l’Écrit, le Son du Jeu;
Autour du chant flétri des coeurs fielleux,
le sang mal nourri d'un demi-dieu. 

***

MACBETT

Texte: Eugène Ionesco
Mise en scène: Diego Aramburo


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