samedi 13 novembre 2010

LES GRANDS-PÈRES (roman): Regard dans les fenêtres

Léopold Charette et Cléophas-Georges Langlois





Le monde de sa tête allait mourir au fronteau de la terre, noyé par ce fleuve qui sortirait de lui dans une violence terrible, détruisant toute végétation, faisant éclater les rochers et les granges, et toute chose jetée au devant de lui pour l'apaiser.

p. 53 chapitre 6

Victor-Lévy Beaulieu
Les Grands-Pères
Éditions Stanké




La mort rôde dans les bois ce soir; la mort des pères, la mort des grands-pères, la mort des oncles jumeaux, la mort des fils, la mort des petits-fils, la mort des neveux, la mort des hommes...


Des chatons qui dorment en boule dans les garde-robes. Chien-Chien Pichlotte qui fabulait pour tromper la monotonie des routes. Le soleil qui est un gros œil au-dessus des forêts. Le monde comme un grain d'avoine jeté dans la terre tiède. Des trous de sentiments.

De la distorsion dans le pays. Des cercles dans œil. Saint-Jean-de-Dieu, entre Trois-Pistoles et Rimouski. Des odeurs de fumier. DE l'autre côté du miroir. Une maison pleine de bouscottes crottés et de morveux. De la tendresse brutale. De la peau flasque. Des jeux de cartes. L'oeuvre de destruction.


La mort c'est long des fois, ça veut vivre avant de finir.


***


15 et 16 juillet 1995

Mon tout premier voyage dans le majestueux Bas-du-Fleuve...Kamouraska, Rivière-du-Loup, Cacouna et...Trois-Pistoles. Que de la beauté pour ce court mais si intense pèlerinage.

Dans Le Grenier d'Albertine, ma deuxième rencontre avec le maître des lieux. Brève mais importante. Conversation à propos de La Maison de VLB. Des gens attablés avec lui, il leur est donc revenu. Un drink sur la terrasse. Un temps pour relaxer en plein bleu du ciel. Un rêve qui reviendrait de l'éternel. Un petit tour dans le grand Bric-à-Brac de Jean-Claude, le frère du boss. Deux petits cadres dorés dans lesquels prendront place plus tard une affiche du Bonheur Total et une photo de l'Auteur. Une marche au bord du quai. La vue imprenable sur le fleuve comme une nappe d'huile. L'air salin dans la fraîcheur de ce 15 juillet. Quelques photos panoramiques. La rue Notre-Dame à nos pieds. Un bonne brochette de fruits de mer au Michalie. Un magnifique coucher de soleil avant d'entrer au Caveau-Théâtre.

LE BONHEUR TOTAL, une pièce comico-satirique mettant en vedette une certaine téléromancière qui sait comment actionner ses manigances. Le rire de l'Auteur et de celui d'un illustre comparse. Dans l'Auberge Trois-Pistoles, ma première nuit au pays de Bouscotte. Le petit-déjeuner pris dans la salle à manger conviviale. La rencontre clin d'oeil dans le couloir avec Claude Jasmin, LE comparse de la veille au rire riche et gras. La petite promenade dans les alentours paisibles. Quelques souvenirs pour les enfants achetés à la Librairie: un petit béluga en peluche pour Nelson et un requin en plastique pour Jeffrey. Et LES GRANDS-PÈRES (à 6.95$), mon troisième ouvrage de VLB. Plus le regret de ne pas m'en être procuré quelques autres de lui au Grenier la veille. Mais ce ne serait que partie remise...

Puis le retour au bercail en passant par Notre-Dame-du-Portage, Berthier-sur-Mer et l'Île-aux-Grues. Charlesbourg, chez le grand-père, qui avait gardé ses deux petits-fils pour que leurs parents aillent prendre l'air ailleurs... Et dans les jours qui suivirent, mes impressions à chaud sur mon pèlerinage pistolois. Puis l'écoute de la Passion selon Gilles Pelletier à la radio de Radio-Canada. Pour être à nouveau en toute complicité avec l'Auteur de L'Héritage. Et la naissance de Contre la vent, avec la marée,opuscule hommage pour le Géant qui venait d'entrer par la grande porte en bois mou de mon cœur.


Photo: L.Langlois


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