vendredi 28 octobre 2011

ENTRE VOUS ET MOI, IL N'Y A QU'UN MUR: L'écho des frontières

Jocelyn Pelletier
Photo: Steve Deschênes Le Soleil






Mardi dernier:

L.R.: Devine ce que j'ai vu sur Grande-Allée devant le resto COPAS? les E.T. en papier bulles de DANTE recyclés en décors d'Hallowen, ils dégustent de la chair fraîche miam miam.. ciao a+

 

Hier:

L.L.: Je n'ai pas vu les E.T. en papier bulles mais Hanna, au coin de Du Pont et St-Joseph...toujours des beaux hasards dans cette ville dont je tombe de plus en plus amoureuse à chacune de mes sorties culturelles. Aujourd'hui: Martin Bureau chez Lacerte: absolument magnifique ! Au Lieu: des Camerounais qui ont mis le couvert pour des plantes en pot sur des chaises cheap en plastique, surprenant ! Et les TROPHOUX de Roch Plante alias Réjean Ducharme: j'en voyais de visu pour la première fois, très inspirant pour la ramasseuse d'objets qui traînent dans les rues. Et le théâtre ce soir, ENTRE VOUS ET MOI, IL N'Y A QU'UN MUR, présenté chez Premier Acte, une pièce du jeune et super créatif Jocelyn Pelletier (l'un des comédiens de DANTE, celui qui se virait la tête telle une machine)... Encore une fois bien nourrie par cette jeunesse qui n'en finit plus de me surprendre et de me rassurer qu'elle prend la relève et met ses culottes pour l'Art... Au plaisir d'une conversation autour d'un bon chocolat chaud...;-)


DANS MES YEUX

(Millimetric)





HIER soir, chez Premier Acte, dans une salle pleine à craquer: de la lumière, de la musique, des mots, du mouvement, de la rigueur, du style, un genre.Tout ce qui rassemble ou démembre…une caméra, un mur, un couple, une mère, des filles, des gars, du sexe, du sang, des paroles…Tout ce qui se ressemble ou fait la différence…un gun, un film, la fuite, la mort, la vie…la suite …dans un décor approprié aux quatre volontés de SUSHI poisse-son-mort.


Les armoiries (mot toujours au pluriel) sont ce qui est représenté graphiquement sur un objet armorié (au minimum : l'écu). Les armoiries comprennent l'ensemble de la panoplie formée par l'écu, qui désigne le sujet, et ses ornements extérieurs éventuels (support, couronne, collier d'ordre…), qui disent quelque chose sur ce sujet. Certains ornements extérieurs (cimiers, tenants) font partie des armes (et leur sont systématiquement associés), certains sont arbitraires ou fantaisistes (lambrequins, symboles allégoriques ou votifs), mais la plupart sont la représentation héraldique de titres, de charges ou de dignités: ils sont attribués officiellement, et peuvent varier suivant l'état du titulaire à un instant donné. 
(wikipedia)


Épaulé par la même équipe que LA MÉLODIE ENTRE LA VIE ET LA MORT, Jocelyn Pelletier dessine, avec l'aide de Rachel Lapointe, le clair-obscur des armoiries de son théâtre: son bruyant du silence, noir fondu sur l'illumination dévorante de son intelligence, grésillement effervescent de ses interférences. Les complètent: Jean-François Labbé, aux éclairages, qui installe ses spots de manière à mettre en valeur l'air poétique des mots bien en chair, Pascal Asselin, alias Millimetric, avec sa musique toujours aussi vibrante et originale, des notes qui créent une aura propice aux situations renversantes, Dominic Thibault, à l'irréprochable scénographie, qui établit la frontière entre le Spectateur et l'Acteur. S'est ajoutée, aux mouvements, Karine Ledoyen; fallait voir les scènes de changements de costumes, tout simplement renversantes; elles m’ont fait subito presto penser à celles vues en juin et en septembre derniers lors d’IMAGINATION DU MONDE, cette pièce monument de l'URD Théâtre, dans laquelle Jocelyn Pelletier nous avait offert l'une de ces divines prestations...


…L’impression de m’être retrouvée à la suite de la précédente histoire, celle de l'infernal trio que formaient Hank, Félicité et Mark. Un autre fort beau tableau de flou artistique, celui d’une société de spontanés, corps qui nous entourent 24 heures sur 24, à deux pas de chez nous ou a cinq mille kilomètres, ici et là, devant l'écran ou dans la rue, dans l'univers suffocant des trop petits appartements ou dans ceux beaucoup trop grands des rois déchus et des sultans à moitié nus. À travers le mur fendillé des sons cachés, au-delà d’une fugue plus ou moins bien organisée, dans la chambre intime d’un mec qui filme les courbes d’un temps perdu...de la musique...encore de la musique...



SUFFOQUE





ENTRE VOUS ET MOI, IL N'Y A QU'UN MUR...dérangeant, accessible, ébranlant, à l'affût d'un regard de circonstance...une fresque de corps touchants, des jeux de voix troublantes, des coups de pieds aux ventres de glace, une tête qui tourne en rond entre le passé et le futur…l'éclatement d'une cervelle présidentielle en plein midi...

La salle était donc remplie de cette jeunesse en dentelle et bottes de cuir de bouc qui, pour une heure 45, avait doucement éteint ses cellulaires…pour écouter ce qu’un homme de parole avait à lui dire à propos de l’amour conditionné, celui qui aère l’espace ou qui l'étouffe entre les cuisses de la suffocante promiscuité …Un mur abattu pour écouter flamber le feu dans les yeux de la guitare de Lucien Ratio, pour entendre couler l’eau claire de la bouche baveuse de Gabriel Fournier, pour toucher le fond du baril de poudre des extasié(e)s, pour émerger du monde douillet de la fluidité des femmes, brillantes et ravissantes Alexa-Jeanne Dubé, Joanie Lehoux et Frédérique Bradet, pour la douce et fragile mésentente des sexes atrophiés, pour les cœurs évachés sur les sofas de l’enfance, pour rien de moins...que l'interférence... 



LES PROTAGONISTES DU RIEN




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