vendredi 15 juin 2012

DES FEMMES: la trilogie humaine








Bouclier béotien
Argent. 12,08 g.
Grèce antique, Béotie
Thèbes (338-315)


STATÈRE

Une monnaie d'argent de la Grèce antique valant 2 ou 4 drachmes selon les régions.
Elle est émise en de très nombreux types par les différentes cités grecques. (wikipedia)   


Une sortie de la Grèce de l'euro et de l'UE aurait un «effet dévastateur», a mis en garde le président de l'Eurogroupe et premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Juncker, appelant les Grecs à « en être conscients ».

Catherine Boitard






DES FEMMES ET DES DIEUX
(Perdre ses eaux)
Des femmes qui aiment des hommes, les mettent au monde, les prennent, les épousent, les repoussent, les reprennent, les laissent, les donnent, les abandonnent, les retiennent, les détiennent, les détrônent, les comprennent, les compromettent, leur font des enfants, leur crient du néant, les recueillent, les effeuillent, les endeuillent, les étouffent, les jouent, les déjouent, les riment, les bluffent.
À la vie, à la mort, ELLES, des femmes, des reines, des filles, des chiennes, avec leurs lèvres soudées aux bras lacérés par la chair de l'homme, le souffle de leurs âmes découpé par l'Éternel.
L'EAU de leur éveil, l'EAU de leur sommeil, au cœur d’une musique d'or---DÉJANIRE---IOLE---ISMÈNE---ANTIGONE---ÉLECTRE---CLYTEMNESTRE---CHRYSOTHÉMIS, qui tombent des nues, qui versent des pleurs, qui saignent de peur, qui nourrissent les dieux, qui aiment et qui blessent, qui donnent et haïssent, qui embrassent, qui jouissent, qui tuent, jugent et trahissent, se séparent et s’unissent.

L'EAU des mères aux fils déchus, filles d'anges chevelus, aux torses bombés de vulves et de prépuces, d’ovaires et d’utérus, qui enfantent des choeurs, qui enjambent les détritus, qui découvrent le malheur, engendrent le bien, démembrent le mal.
L'EAU des femmes cicatrices, qui se consument, qui s'assument, se pardonnent et se parfument, qui s’illusionnent du feu des fous caprices, de la lumière de leurs supplices. L'EAU des femmes venues de leur douleur, qui revivent sous Mouawad et Sophocle, qui maintiennent en vie le mythe où reposent leurs corps de marbre sur des socles.

Sophocle


 
Je sais que vous vous en foutez pas mal du théâtre. Enfin pas mal d’entre vous. Sauf pour crier au meurtre — l’expression est utilisée à dessein — quand vous apprenez que Bertrand Cantat va être sur scène. Qu’est-ce que ça aurait bien pu vous faire? Vous n’y seriez pas allés de toute façon. Comme Marc Cassivi. Mais pas pour les mêmes raisons. Je suis content de m’y être confronté.

Éric Moreault, Le Soleil
extrait blogue
11 juin 2012

http://blogues.lapresse.ca/moreault/2012/06/11/jy-suis-alle-et-jai-survecu/


C'est à peu de mots près que je pense la même chose que vous: ceux qui ont gueulé le plus fort, ce sont ceux-là qui ne seraient jamais venus voir DES FEMMES. J'écris CEUX mais je pense que ce sont plutôt des CELLES qui se sont le plus ÉGOsillé sur la probable venue de Cantat en nos murs. Dommage. Pour compenser et me souvenir de marathon grec, j’achèterai le CD; tellement fort.

Louise Langlois
11 juin 2012

Dans Antigone de Sophocle, il y a un dialogue sur le pouvoir et la gouvernance entre le roi Créon et son fils Hémon qui représente parfaitement le conflit que le Québec vit en ce moment, le roi représentant la position du gouvernement actuel et le fils, les étudiants. C'est hallucinant quand on pense qu'Antigone a été écrite il y a 25 siècles!

Oscar Éric Simard
11 juin 2012

Antigone est ma préférée moi aussi, justement à cause de ce qui se passe ici. Pas pu m'empêcher d'imaginer Charest/Harper en Créon. Quel acteur ce Patrick Le Mauff !

Louise Langlois
11 juin 2012


Dithyrambe au soleil



Nous étions nous aussi assis au milieu de ces femmes sans pareil, les yeux et les ouïes grands ouverts, le cœur à gauche, la tête au centre, les bras de chaque côté. Dans l’enceinte du Pavillon de la Jeunesse y régnait l’odeur des siècles, les mots de Sophocle, l’âme des Grecs. Les mots traduits par Robert Davreu réussissent à nous emporter au cœur même de Thèbes, avec ces femmes et ces hommes que les dieux protégeaient. Une autre fois, et non la moindre, nous nous sommes retrouvés en Wajdi Mouawad. Et nous avons bien sûr parlé de «  l’absent », Bertrand Cantat, que les canadiens avec un petits c ont repoussé du revers de leur regard qui penche vers la droite. La musique, coeur battant de ce spectacle-marathon, venue nous raconter l'histoire de ces femmes entre 13 à 20 heures devant un public respectueux, nous a desservi les mots du peuple, les mots faits pour être à nouveau entendus au nom des dieux. Il fallait y être. Il fallait.

Dans l'enceinte du Pavillon de la Jeunesse avant le spectacle
Photo: L.L.

***


LES TRACHINIENNES


DÉJANIRE




Photo: L.L.

Déjanire, sublime et prenante Sylvie Drapeau, mortelle randonnée dans le cœur d’Héraclès, dieu des éphèbes.

 LE CHŒUR JOIE


LA PUISSANCE DE CYPRIS


LES MOUILLAGES


RÉVÉLATIONS DE L’ORACLE


PUISSE UN VENT VIOLENT SE LEVER



ANTIGONE




LA VICTOIRE DE THÈBES



RIEN N’EST PLUS REDOUTABLE QUE L’HOMME



HEUREUX SONT CEUX QUI DU MALHEUR


EROS


BURY ME NOW




ÉLECTRE

Photo: Jean-Louis Fernandez


DYONISOS


ELLE VIENDRA L’ÉRINYS


COURIR SOUS LA PLUIE


LE CHŒUR DES OISEAUX


LES SERVITEURS D’ARÈS





LE CHOEUR
photo: Jean-Louis Fernandez


Igor Quezada
Photo: Nicolas Lux

Parmi les spectateurs: Linda Laplante, avec laquelle j'ai pu m'entretenir de théâtre, de Mouawad, de son TEMPS, qu'elle venait de jouer en Europe, de sa prochaine saison au TRIDENT, et de toute l'admiration que j'ai pour elle; Maxime Robin, que j'ai découvert cette année, un auteur, un comédien, un metteur en scène des plus prometteurs; Roland Lepage (assis tout juste derrière nous), le doyen des comédiens de Québec, que j'ai croisé quelques fois cette année, un homme qui est théâtre; Marie Gignac, la directrice artistique du Carrefour International, que j'ai pu saluer en vitesse avant la représentation; Marc Gourdeau, directeur artistique de Premier Acte, chez qui il fait toujours bon se retrouver et qui nous promet une autre solide saison de jeune création. On m'a dit qu'il y avait eu environ mille billets d'émis et qu'ils avaient été pratiquement tous vendus, une autre réussite pour une organisation qui ne cesse de nous émerveiller année après année. Merci et à l'an prochain !

DES FEMMES

DISTRIBUTION


Olivier Constant Les Trachiniennes : Lichas / Antigone : Le garde / Électre : Pilade
Samuël Côté
Les Trachiniennes : Hyllos / Antigone : Hémon / Électre : Oreste
Sylvie Drapeau
Les Trachiniennes : Déjanire et Héraclès / Électre : Clytemnestre
Bernard Falaise
Les Trachiniennes, Antigone, Électre : le choeur, guitare
Charlotte Farcet
Antigone : Antigone / Électre : Chrysothémis
Patrick Le Mauff
Antigone : Créon / Électre : Égisthe
Sara Llorca
Antigone : Ismène / Électre : Électre
Benoît Lugué
Les Trachiniennes, Antigone, Électre : le choeur, basse
Marie-Ève Perron
Les Trachiniennes : Coryphée / Électre : Coryphée
Guillaume Perron
Les Trachiniennes, Antigone, Électre : le choeur, percussions
Igor Quezada
Les Trachiniennes, Antigone, Électre : le choeur, chant
Richard Thériault
Les Trachiniennes : Le messager / Antigone : Coryphée
Texte Sophocle
Traduction Robert Davreu, publiée aux éditions Actes Sud-Papiers
Mise en scène
Wajdi Mouawad

Assistance à la mise en scène Alain Roy
Conseiller artistique François Ismert
Scénographie
Emmanuel Clolus

Costumes Isabelle Larivière assistée de Cécile Recoquillon
Lumières Éric Champoux assisté de Éric Le Brec'h
Musique originale Bertrand Cantat, Bernard Falaise, Pascal Humbert, Alexander MacSween
Réalisation sonore
Michel Maurer, assisté de Olivier Renet

Maquillages et coiffures Angelo Barsetti
Illustrations Sophie Jodoin
Direction de production et tournée Maryse Beauchesne
Adjointe à la production Mariane Lamarre (Québec)
Direction technique et régie lumières Eric Le Brec'h
Régie son
Olivier Renet Régie retour Eddy Josse Régie plateau Eric Morel ou Emmanuel Cognée (Antigone : Le petit)
Habilleuse
Emmanuelle Thomas Production Au Carré de l’Hypoténuse – France (Arnaud Antolinos),
Production déléguée
Abé Carré Cé Carré – Québec (Maryse Beauchesne)
Coproduction
Centre national des Arts – Théâtre français Ottawa, Théâtre Nanterre-Amandiers, Célestins Théâtre de Lyon, Théâtres départementaux de la Réunion, Mons 2015-Capitale Européenne de la Culture, Théâtre Royal de Namur, le manège.mons / Centre Dramatique, Le Grand T Nantes scène conventionnée Loire-Atlantique, Comédie de Genève, Maison de la Culture de Bourges – Scène nationale (avec le soutien du ministère de la culture et de la communication, de la région Centre, du conseil général du Cher et de la ville de Bourges), Festival d’Avignon, Festival d'Athènes dans le cadre du Réseau Kadmos, Soutien Espace Malraux Scène nationale de Chambéry, Théâtre 71 Scène nationale de Malakoff, Théâtre du Nouveau Monde (Montréal), ministère de la Culture des Communications et de la Condition féminine du Québec, Conseil des arts et des lettres du Québec, ministère des Relations internationales du Québec, Fonds franco-québécois de coopération décentralisée et Service de Coopération et d’Action culturelle du Consulat général de France à Québec, Participation Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées et Délégation générale du Québec à Paris.
Wajdi Mouawad est artiste associé au Gra




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