jeudi 20 janvier 2011

L'impérissable souvenir de l'ASILE DE LA PURETÉ

Me & Gill Champagne
20-01-11


BRUITS DE PEAUX BLANCHES DANS LA PARADE DES MOTS QUI ME FLANCHENT LE CŒUR. EDITH ET DONATIEN, BEAUX À MOURIR DANS L’ASILE DE LA PURETÉ, UN SENT-BON LES EMBAUMANT.

Louise Langlois
Le Seuil des froidures
28 mars 2009




Illustration: L.L.


Par un bel après-midi de mars 2009, avoir été déménagé là où il n’y aurait jamais rien eu d’autre à entendre que cet hymne mortel…

Avoir eu ses entrées pour L'ASILE DE LA PURETÉ, ne pas s’en être défenestrée mais en avoir été à jamais marquée. Le temps d’une pièce, s’être rivetée le dos à celui du siège pour y capter le bon du mauvais rêve; pour veiller à ce qu’il ne soit pas trop mal redressé ou remis à tort en dormance. Pour avoir voulu délibérément effleurer le fantôme courbé de la création, avoir récupéré, étalés au plancher, les mots de l’Auteur…par l’Acteur décachetés…


Il faut revenir à l’essentiel, revenir chercher ce qui nous manque, prendre SA place dans cet espace qui vous est alloué; pour écouter, regarder, sentir et surtout VOIR; pour ne plus penser à autre chose qu’à ce moment même; pour VIVRE l’intensité d’un dialogue suprême; pour être sur les dents ou sur ses gardes; pour presque oublier de respirer et essayer de ne pas trop tousser…Pour être ravi, déçu, dérangé, désespéré, englouti ou achevé; pour rentrer chez soi, à l’autre bout de la réalité, celle qui s’ajoutera aux jours des lents demain……


Avoir saisi l’essentiel de la pièce, avoir vu luire dans l’œil mouillé du Comédien quelque chose qui ne se verra nulle part ailleurs que sur cette scène qui lui donne vie…Sentir le souffle court de sa longue mémoire qui nous récite les mots de l’Auteur retrouvé. Foncer à toute allure dans une porte tenue jusque là fermée; devenir soi-même épormyable pour la déverrouiller, l’ouvrir et puis…jeûner.

Avoir respiré l’essence brûlée de l’Auteur en celle de l’Acteur. Avoir suspendu au-dessus des cordes de sa voix, la sienne, celle qui lui est propre et réchauffe l’ancienne. L’avoir entendu chanter a cappella TROP BELLE POUR MOURIR; avoir basculé dans son rêve sismique, celui qui s’intensifie à la démesure de chacune de ses nouvelles répliques.


ÊTRE au théâtre pour ne pas être derrière soi, pour penser à l’Autre…À Claude, Albert, Luigi, Robert, William, Wajdi, à tous ceux-là qui te font penser à ceux qui écrivent de droite à gauche, qui puisent leur vérité à même le noir des brûlots de cafés lugubres ou dans la lumière effrontée des pieds-de-vent qui incendient leurs chemins creux; à tous ceux-là qui véhiculent leur voix pour des tréteaux sans rideaux, qui la font circuler autour de nous, amateurs ou initiés, pour qu’un soir elle soit enfin officiellement diffusée.

Le blanc du Trident dans le cercle écarlate,
du piquant vivant pour nos os qui éclatent.


NOUS NE SERONS JAMAIS SEULS À ÊTRE ENSEMBLE…


Louise Langlois
22 mars 2010

***


Les mots-ci-haut, un texte écrit dans le cadre du concours pour le 40ème anniversaire du Trident, et qui m'ont permis de remporter mon abonnement pour la saison 2010-2011, résonnent encore dans ma petite tête en ce lendemain de pleine lune. Des mots qui ont été lus hier soir, avant la représentation de LA FACE CACHÉE DE LA LUNE, par Monsieur Gill Champagne, directeur artistique du Trident, comédien et metteur en scène. Ce fût un humble honneur pour l'amateur que je suis, autant en littérature qu'en théâtre, que d'avoir ressenti l'émotion d'une autre voix que la mienne lire ce texte qui me tient à coeur.





L'ASILE DE LA PURETÉ, une pièce tirée de l'oeuvre monument du poète Claude Gauvreau, demeure l'un des plus beaux souvenirs que j'aie eu à partager avec les artistes qui l'ont créée en mars 2009 dont l'excellent Hugues Frenette dans le rôle prenant de Donatien Marcassilar. Claude Gauvreau, auteur omniprésent depuis la fin de mon adolescence, qui ressort toujours des pages en feu de cette brique de douleur que sont ses ŒUVRES COMPLÈTES.

Hier soir, à Québec, après la consécration de cette union fantôme entre un lecteur et son auteur, l'aura vivanvoûtante * d'un créateur d'ici qui rôdait sur les planches tout en flottant au plafond; un créateur avec qui il fait toujours bon de renouer, que ce soit par le théâtre, le cinéma, le cirque, la musique, la danse et l'opéra, un créateur pour qui mon admiration ne cesse d'évoluer au fur et à mesure de son attraction...

Un merci spécial à Madame Véronic Larochelle, directrice des communications du Trident, qui a eu la gentillesse de m'accueillir à l'entrée des artistes, de prendre une photo du directeur et de l'abonnée, et de me tenir une conversation qui, comme toutes les autres que nous avons eues précédemment, a le don d'élargir mon esprit de plus en plus avide...d'imaginaire...


Louise Langlois
Vendredi, 21 janvier 2011


* mot-valise

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire