dimanche 30 janvier 2011

INCENDIES, le film: Un + un




Mais hier, le cinéaste avait juste le goût à nouveau de remercier un homme... Wajdi Mouawad. "Je lui serai toujours redevable, car ce sont au point de départ ses idées, sa matière première. Je ne le remercierai jamais assez de m'avoir fait ainsi confiance et de m'avoir transmis la plus belle histoire que j'ai jamais entendue. Incendies n'est pas un film sur la violence et l'horreur, mais un film sur la famille et une histoire de coeur".

Denis Villeneuve à Michelle Coudé Lord
Canoë, 23 septembre 2010

Au cinéma Cartier jeudi après-midi dernier: INCENDIES, le film...

A. et moi au cinéma pour voir ce film adapté de la pièce de Wajdi Mouawad, que l’on avait vue en juin dernier au Grand Théâtre de Québec dans une salle Louis-Fréchette remplie à ras bord de spectateurs contaminés à son abondant SANG DES PROMESSES. Étant donné les merveilleuses douze heures passées entre les mots de l'auteur, j'avais un petit peu d’appréhension face à cette adaptation cinématographique, mais INCENDIES a comblé toutes mes attentes et plus...





En tournant cette authentique histoire, Denis Villeneuve lui a donné une nouvelle dimension, sa poésie personnelle, pas tellement différente de celle de Wajdi Mouawad, elle vient confirmer le talent du jeune réalisateur québécois dans toute la grandeur de ce texte empreint de beauté et de vérité...au bout du rouleau…et du bourreau...

La piscine, l’eau purificatrice, le sable, le silence, les lieux, la retenue...et les jumeaux, superbes et intenses Mélissa Désormeaux-Poulin et Maxim Gaudette, avec leur mère, déchirante Lubna Azabal, forment un trio de rêve dans le parcours chaotique d’une famille à jamais soudée par les liens du sang, ceux d’une promesse non tenue...

Parce que nous connaissions déjà le texte, et que c'est quand même du cinéma, nous nous sommes plutôt concentrés sur les images; l’histoire de l’auteur libanais a fait éclater les restants d'émotions qui étaient restés enfouis dans le fond de nos gorges sèches depuis juin dernier...

On ne peut rien ajouter de plus à l’horreur pas plus qu'à la beauté, mais on peut certes les glorifier, et si une statuette aux Oscar fait remporter à l'équipe de production le prix du meilleur film en langue étrangère ce sera le seul +. Je souhaite de tout cœur que Denis Villeneuve vive la même émotion que le seul autre récipiendaire québécois avant lui ait connue, un réalisateur qui porte le même prénom que lui mais avec un y, mais au fond de nos coeurs nous savons qu'il l'a gagnée d'une certaine façon en étant nommé parmi les cinq films à l'honneur.

C’est étrange, car la langue mère d’un pays, étrangère pour l’étranger, devient non pas l’obstacle pour dénouer cette histoire mais le premier contact pour trouver l’issue…Il faut avoir vu cette scène où Jeanne est au milieu des femmes de là-bas, qui ont connu sa mère...mémorable...et celle de Simon, avec elle dans ses bras dans la piscine...après le choc...et toutes celles de Nihad de mai, brillamment interprété par Abdelghafour Elaaziz, qui a égalé le rôle tenu par Tewfik Jallab dans la pièce. Même cruauté, même beauté, même intensité et même efficacité...Rémy Girard, ah ! encore une autre fois, moins en vedette que dans LES INVASIONS BARBARES, mais tout aussi important et juste...et les enfants de la toute première scène, leurs regards rebelles, leurs petits pieds...


Le premier acteur que j’ai choisi a été Abdelghafour Elaaziz,
pour le rôle du bourreau. Je l’avais vu au Théâtre de Quat’Sous
et j’avais été très impressionné par sa présence sur scène.
C’est un excellent comédien !

Denis Villeneuve
11 septembre 2010
7 jours

Et les belles têtes blanches dans la salle du Cartier, des quinqua-sexa-septa qui ne dénouent peut-être pas toujours tous les fils d’une histoire tout de même assez compliquée mais qui pleurent doucement quand les mots de LA FEMME QUI CHANTE passent devant leurs yeux rougis par...trois petits points...de suspension....pour ainsi regarder un peu plus haut que le haut du talon….trois petits points noirs pour faire entrer dans la peau le souvenir des enfants de la survivance... Denis Villeneuve a réalisé le film de ce à quoi nous nous attendions de l’histoire de Wajdi Mouawad, les langues dans lesquelles il fût tourné, en belles étrangères qu'elles sont, feront faire de l’œil à plusieur autres, dont l'italien...

La bande-annonce d'INCENDIES, comme une deuxième alarme...






Ça fait plaisir de voir ton sourire. De plus en plus, je deviens nost...algique...À cause du temps qui nous fait éloigner de notre enfance...À cause du lieu qui flotte, quelque part, parmi les autres îlots de la mémoire....ha ha ha...

Abdelghafour Elaaziz


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