vendredi 8 juin 2012

SEULS: Solo pour une étoile filante


Cèdres du Liban
Photo: Carl Caron

Ce soir, le SEULS de Mouawad nous est rentré dedans pas à peu près, fallait voir les tortillements de spectateurs probablement outragés par le dernier stretch. Préambule pour dimanche prochain ? Je l'espère bien. On aime ça d'même la poésie !
À Éric Moreault, LE SOLEIL

Merci mille fois pour cet inestimable trésor théâtral. Ce fût une joie en même temps qu'un déchirement. Impression d'être moi-même passée par la fenêtre.
Au Carrefour International de Théâtre de Québec

Rembrandt Harmenszoon van Rijn
Le retour du fils prodigue (détail)
1669
Huile sur toile, 262cm x 206cm,
State Hermitage Museum, St. Petersburg

La main gauche est forte et virile, une poigne d'homme qui soutient et protège. La main droite, fine et légère, est maternelle : elle caresse et console. Être fils, c'est me savoir aimé d'un tel amour de père. A qui je peux m'adresser avec toute la confiance d'un enfant.En lui disant « Papa ».





« Je ne veux pas être un caniche qu'on tient en laisse. Je préfère crever, mourir. Cette image est l'image d'une chose qu'on appelle l'ennui», croit Mouawad, qui pense qu'être dévoré par notre existence est pire qu'être englouti par un tigre. Au moins, en servant de pâture au félin, on est utile…

Source: www.info07.com




Photos: L.L.
Enceinte du Pavillon de la Jeunesse
10 juin 2012

ce moment de juin---rouge épaisse marée de la vie---peinture dans l'âme---yeux crevés pour mieux voir---chant de l'heure---musique du langage---colère---humour---amour---blanc---jaune---vert---bleu---noir---rouge (carré)---retour du fils prodigue---Rembrandt---Harwan---Lepage---une thèse de 1500 pages---une bombe dans le jardin du Liban---des hommes dans un café---les moins 30 du Québec---l'Ermitage de la Russie---le père---la soeur---l'école---le téléphone à roulette---le lit des faits et gestes---la fenêtre ouverte---son store fermé---une valise pleine de couleurs---la nappe à tapisser---la chaise ébranlée---le manteau déboutonné---le foulard noué---la neige---l'eau---le sang---le coma---l'aveuglement---(nos fauteuils)---un homme qui cherche son passé---son présent---son avenir---le récit de sa guerre---le ventre chaud de son chien---un conteur d'étoiles---la peur---l'exil---les ciels bleus---un photomaton au coeur de la circulation---elseneur---la face cachée de la lune---le projet andersen---le SOLO du couteau au coeur de la plaie---un tigre en voie de disparition...

Le bruit sourd d'une langue bien pendue. Une histoire à faire rêver d'un monde autre. L'intension de prendre le risque d'être. Venir dire pour faire voir. Venir voir pour faire dire. Merci Wajdi Mouawad, ce fût un autre incontournable moment passé en votre prestigieuse et si profonde compagnie. Nous vous disons à bientôt j'espère...





extrait:

Oscar Éric Simard (sur facebook)
Y'a rien à faire, entre Wajdi et moi, c'est viscéral. Estie que j'aime c'qui fait. Gens de Québec, il faut aller voir la dernière de Seuls demain soir. Ça met vraiment bien la table pour dimanche. Je crois que Seuls figure parmi mes préférés de Mouawad. C'est mon no 1 du Carrefour de cette année jusqu'à présent. Même si Temps m'avait un peu déçu, ça demeure une production bien au-dessus de la moyenne. Je suis prêt à lui pardonner bien des choses.

Louise Langlois
Je suis tout à fait de ton avis, fan fini de Wajdi. SEULS: une mise en bouche pour DES FEMMES, pièce de résistance. Suis entrain de rassembler les mots-images pour mes impressions. Avec le temps, on se rendra peut-être compte que TEMPS avait tout à fait sa place dans l'oeuvre de ce génie. À dimanche !

VOIR après SEULS
Boul. René-Lévesque Est, le 7 juin 2012
Photo: L.L.

SEULS

Texte, mise en scène et jeu Wajdi Mouawad
Dramaturgie, écriture de thèse Charlotte Farcet
Conseiller artistique François Ismert
Assistance à la mise en scène Irène Afker
Scénographie Emmanuel Clolus
Lumières Éric Champoux
Costumes Isabelle Larivière
Réalisation sonore Michel Maurer
Musique originale Michael Jon Fink
Réalisation vidéo Dominique Daviet
Régie générale et plateau Jean Fortunato
Régie son Olivier Renet
Régie lumière Annabelle Courtaud
Régie vidéo Dominique Mank
Suivi artistique en tournée Alain Roy
Construction du décor François Corbal, Eric Terrien, Yann Malik, Sébastien Grangereau et Benjamin Leroy Sorrin des ateliers du Grand T à Nantes
Direction de production Arnaud Antolinos (France), Maryse Beauchesne (Québec)
Production Au Carré de l’Hypoténuse, Abé Carré Cé Carré
Production déléguée Abé Carré Cé Carré

Coproduction L’Espace Malraux Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, le Grand T scène conventionnée Loire-Atlantique, le Théâtre 71 Scène nationale de Malakoff, la Comédie de Clermont-Ferrand Scène nationale, le Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées, le Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal)
Communication Marie Bey
Presse Dorothée Duplan

Les voix

Layla Nayla Mouawad
Professeur Rusenski Michel Maurer
La libraire Isabelle Larivière
Robert Lepage Robert Lepage
Le Père Abdo Mouawad
Le Médecin Éric Champoux
L’infirmier Jean Fortunato
Musiques additionnelles

Al Gondol Mohamed Abd-Em-Wahab
Habaytak Fayrouz
Una furtiva lacrima de Donizetti par Caruso


Texte additionnel

Le Retour du fils prodigue, Luc 15-21 est tiré de la traduction de la Bible de Jérusalem

Le texte est publié aux éditions Actes-Sud – Papier




Qui sommes-nous 
et qui croyons-nous être ?


Photo: L.L.





2 commentaires:

  1. Seuls, parmi mes préférées aussi de W. J'ai vu la pièce au Théâtre d'aujourd'hui, peut-être était-ce la première. En tout cas, Robert Lepage était présent, trois sièges à ma droite. Coup de poing intérieur.

    Vu Antigone mardi dernier au TN. Beaucoup aimé. Sobre et vibrant. Complètement différent du Wajdi mettant en scène son cru. Sobre. Pas de tics, très peu d'eau sur scène, dans Antigone du moins! Peut-être à cause de la proximité du mythe, j'y ai entrevu la compréhension du pourquoi de la persistance des motifs de l'inceste dans ses pièrces. Mais c'est de loin en loin. La traduction de Sophocle par Davreu, remarquée par Georges Leroux dans Le Devoir de ce week-end, est magnifique, proche, mais moins ampoulée de celle de Paul Mazon que j'ai parcouurue avant d'aller voir Antigone.

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  2. Je reviens de la trilogie. Un spectacle tout à fait comme je les apprécie: avec des comédiens haut de gamme, dont la magnifique Sylvie Drapeau, de la musique rock mythique, une mise en scène sobre parsemée de coups de poignards dans le dos, de cris, de silences. L'ovation, Wajdi Mouawad était là, en fût une autre qui restera gravée dans ma mémoire longtemps. J'avais un Lepage (derrière moi), mais il se prénomme Roland, c'est le doyen des comédiens de Québec, un petit jeune de quelques 80 ans passés. J'ai eu le bonheur de converser quelques instants avec la grande Linda Laplante, une bouleversante comédienne, gentille comme pas une en plus. Cette année, elle a joué une Médée mémorable au Trident puis une Charlotte Côté (Thérèse et Pierrette) des plus poignantes. Il y avait d'ailleurs plusieurs comédiens de québec pour ce happening théâtral. La trilogie clôturait admirablement bien le Carrefour ainsi que ma saison 2011-2012. Disons que les Grecs y ont été passablement à l'honneur cette année. De la nourriture céleste pour les petits dieux que nous sommes. ;-) Merci du passage, c'est toujours un plaisir.

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