jeudi 5 juillet 2018

AMADEUS : magnifico !




C’est toujours l’homme qui fait l’histoire et moi, je n’ai pas confiance en l’homme. La seule confiance que l’on peut faire, c’est à un trait chez Picasso, un coup de pinceau chez Van Gogh, quelques notes chez Mozart, parce que là, il n’y a pas de mensonge possible. C’est d’une honnêteté terrible.

Gérard Depardieu
MONSTRE
D’une branche à l’autre (p.30)


Pour sa dernière programmation de la saison 2017-2018, le Théâtre Trident nous a offert un spectacle d’une envergure exceptionnelle. Tout y était : des musiciens en direct, des chanteurs et des chanteuses d’opéra en chair et en os, des décors grandioses aux coulisses amovibles, de la lumière purement éclatée, des costumes majestueux, et bien sûr des comédiens et des comédiennes à la hauteur de cette pièce du britannique Peter Shaffer. Quel beau cadeau pour A., qui fêtait son 63e anniversaire en ce 2 mai 2018.

F. MURRAY ABRAHAM & TOM HULCE

Alexandre Fecteau
Photo: Jasmin Robitaille

AMADEUS, une pièce qui lui a d’ailleurs valu en 1985 l’Oscar du meilleur scénario adapté pour le superbe film de Milos Forman, qui lui emporta un Golden Globe et un Oscar comme meilleur réalisateur. Voici, en accéléré, quelques images plutôt palpitantes de ce chef-d’œuvre cinématographique.


Alexandre Fecteau, le brillant metteur en scène, s’est emparé de ce grand espace qu’est le «  plateau d'argent » du Trident pour y mettre en boîte ce texte volumineux avec une certaine légèreté teintée d'une humaine gravité, ce qui a fait que les quelques trois heures qu'a duré le spectacle ont passé comme un…pet ! Parce que le beau Wolfgang en était plutôt friand, autant que Salieri pouvait l’être de ses petits gâteaux sucrés, dont je ne me souviens plus du nom, mais admettons que ce soit des comme ceux-ci ou un comme CELUI-LÀ ! ;-)





Mozart, cet inépuisable noceur, mort en plein dans sa jeunesse nocive, sera à jamais le plus versatile des musiciens. Sa musique nous fait passer par toute la gamme des émotions, du rire aux larmes, du pire au drame, de la vie à la mort en passant par la cour du roi et le trou de la serrure. Salieri, son collègue envieux et/ou ennemi, apparemment il n’en fût pas vraiment un, n’en reviendra jamais de tout ce talent débordant de charisme et surtout d'intelligence. La fin de vie du prodige autrichien en fût une faite de désarroi et de pauvreté, ce qui lui arracha ses derniers espoirs de santé. Sa Constanze était à son chevet. Elle lui survécut 51 ans. Ils eurent six enfants mais seulement deux vécurent jusqu'à l'âge adulte, ne se mariant pas et ne laissant aucun descendant. Quant à l'Italien, il mourut de crises de la goutte et d'un accident qui le blessa à la tête et aux jambes à l'âge vénérable de 74 ans.


ANTONIO SALIERI
LES DANAÏDES


Les admirables interprètes, Pierre-Olivier Grondin et Jacques Leblanc, ont brillamment manipulé ce texte impérieux qui rend hommage aux deux musiciens du 18e siècle. Leurs comparses, Bertrand Alain (Rosenberg), Nancy Bernier (Strack), Mary-Lee Picknell (Constanze), Lucien Ratio (Venticello, Galant), Israël Gamache (Venticello, Galant, Bonna), Véronika Makdissi-Warren (Venticello, Teresa Salieri), Marie Gignac (Van Swieten), Réjean Vallée (Empereur Joseph II), accompagné des musiciens et chanteurs, acteurs pour la cause, ont admirablement bien secondé ces deux phénomènes de l’art musical. 

LE PIANO CONCERTO NO. 21


Photo: L.Langlois

Écouter l'andante du piano concerto no. 21 de Mozart, c'est comme retomber au temps de cette jeunesse où je regardais seule dans le noir le film de Bo Wideberg. Cet excellent film raconte l'histoire d'amour entre Elvira Madigan, artiste de cirque, et Sixten Sparr, jeune comte et lieutenant, qui abandonna femme et enfants pour vivre avec elle. Leur aventure, qui scandalisa la société suédoise de 1889, qui les pourchasse et les condamne, leur fera vivre une fin tragique, semblable à celle qui se passa à Mayerling. Le voici cet extrait, que vous reconnaîtrez peut-être...



Photos: Stéphane Bourgeois

Félicitations enparticulier à Monsieur Jacques Leblanc, qui s’est mérité « l’Oscar » du meilleur comédien de Québec lors de la remise des Prix Théâtres 2017-2018. Le Paul-Hébert, pour une sixième fois, c’est tout dire sur ce parangon de la scène théâtrale québécoise. Avec sa performance heavy duty, l’inestimable directeur du Conservatoire de musique et d’art dramatique de Québec, et violoniste de surcroît, (4ème de la 2e rangée à partir de la gauche), le méritait amplement.

Photo: Stéphane Bourgeois

LES MUSICIENS

Karina Laliberté, alto
Rachel Baillargeon, violoncelliste
Jonathan Bédard, Baryton majordome
Roxane Bédard, soprano Katerine Cavalieri
Anne-Marie Bernard, pianiste
Marie-Andrée Mathieu, mezzo-soprano cuisinière
Jean-Michel Marois, Violoniste
Keven Geddes, ténor barbier
Alexandre Sauviaire, violoniste


AMADEUS

TEXTE : Peter Shaffer
TRADUCTION : Pol Quentin
MISE EN SCÈNE: Alexandre Fecteau
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE : Elizabeth Cordeau Rancourt
DIRECTION MUSICALE : Anne-Marie Bernard
ARRANGEMENTS : Jean-François Gagné

CONCEPTION

SCÉNOGRAPHIE :Michel Gauthier
ÉCLAIRAGES : Jean-François Labbé
COSTUMES : Kate Lecours


Mozart remixé



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