samedi 14 juillet 2018

DEPARDIEU CHANTE BARBARA : le monstre à deux cœurs

Photo: L.Langlois


CHANTER C’EST MON POISON ET MA MÉDECINE.

BARBARA
MÉMOIRES INACHEVÉES


JE N’AI EU QUE DES RENDEZ-VOUS AVEC DES GENS AVEC QUI J’AVAIS ENVIE D’ÊTRE, DE PARLER, DE VIVRE DES CHOSES.

GÉRARD DE DEPARDIEU
MONSTRE
Avec p.101


Photo: Toma Iczkovits


Bonsoir Louise,

Et puis, comment as-tu aimé ton spectacle Depardieu?

Line

23 mai 2018

De l'émotion au cube ! Depardieu s'est littéralement réincarné en Barbara. À un moment donné, on aurait cru qu'elle était LÀ, parmi nous, dans ce Grand Théâtre que Depardieu a d'ailleurs vanté à la fin. Et que dire de son pianiste, Gérard Daguerre ? L'âme de Barbara passe par sa musique et c'est lui qui l'accompagnait pendant 17 ans. J'ai pour ainsi dire renouvelé mes vœux d'admiration avec Gégé. En tout cas, son auditoire est largement féminin, et on peut comprendre pourquoi cet homme, immensément humain, en plus d'être un grand séducteur, a le don de vous emporter au-delà de vos propres rêves. Juste à penser que j'avais devant moi le plus grand acteur, suffisait à me combler. Alors, imagine lorsqu'il s'est mis à chanter les mots d'une autre de mes idoles. Le duo parfait ! En revenant, je me suis mis à écouter tout plein d'entrevues sur YouTube. Et y'en a ! Je vais en choisir quelques-unes pour mon texte, qui devrait en être un assez dithyrambique merci. Voilà, j'espère que ça te résume grosso modo mon état d'âme à propos de cette soirée que je qualifierais de monumentale. J'ai acheté le CD et comme tu peux te l'imaginer, je me laisserai à nouveau bercer par cette voix unique au courant de la journée. Ce soir, on va voir The Halfbread technique à la Bordée. Apparemment que c'est quelque chose, comme dirait l'autre. Hâte de voir ça...

Bonne journée.
Louise

p.s.: une bonne critique de Normand Provencher dans le Soleil



Mardi soir, le 22 mai dernier, moment bouleversant vécu dans la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec. Deux âmes en une, un chant venu dont ne sait vraiment où...Barbara, cette fée que j'aime depuis La Louve (1973) et Gérard Depardieu, ce monstre que j'aime depuis Les valseuses (1974), réunis le temps d'une soirée remplie d'émotions. Avec Gérard Daguerre, le pianiste magicien, accompagnateur de Barbara pendant quelques 17 ans, rien ne pouvait être plus géant que la mémoire de la voix de cette grande dame de la chanson française. 

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1102355/entrevue-gerard-depardieu-barbara-quebec




Barbara, que j’ai vu le 8 mars 1975 (tiens, le jour de la femme…qui chante) en compagnie de Diane Demers à la Place-des-Arts de Montréal alors que j’avais 18 ans….Des souvenirs me reviennent, ceux que ma mémoire de jeune femme amoureuse de cette grande dame avaient engrangés durant les jours sombres de grande noirceur, ceux qui étaient accompagnés de quelques-uns de mes soleils noirs …par la voix de son magnifique interprète, sont revenus …dans l’eau du paysage où se mirent vos visages...

http://paperjam.lu/news/gerard-depardieu-je-suis-une-femme-qui-chante


Photo: L.Langlois
Il y a quelques vingt ans, je composai des poèmes inspirés des chansons de Barbara ainsi que des films qui ont marqué la carrière de ce géant cinématographique qu'est Gérard Depardieu. En voici quelques uns.


C'EST L'OISEAU DE BARBARA
Illustration: L.Langlois
LE SEUIL DES FROIDURES


Montage photo: L.Langlois

C’ÉTAIT POUR MOI COMME LIRE UNE HISTOIRE À UN ENFANT QUI S’ENDORT, QUE NOTRE VOIX EMMÈNE DANS SON PROPRE MONDE, LÀ OÙ L’IMAGINATION PEUT TRAVAILLER. LOIN DES ÉCRANS. C’EST CETTE MÊME SENSATION QUE J’AI CONNUE DANS LES CONCERTS DE BARBARA. ET C’EST LA RAISON POUR LAQUELLE LES GENS L’AIMAIENT TANT.

GÉRARD DEPARDIEU
MONSTRE
LES PAROLES D’UNE LANGUE INCONNUE
 P. 35

Photo: L.Langlois


Des rues, de la pierre, de la pluie, la nuit…Barbara à Montréal pour la première fois, en compagnie de l’inextinguible Jean-Pierre Ferland…Comme il n’y a pas de son sur cette archive de Radio-Canada, on se plaît à imaginer ce qu’ils ont bien pu partager comme secrets…




LE TOUR DE CHANT DU MONSTRE

Mémoire
Tu me reviens. 
Dans l'eau du paysage, 
Se mirent vos visages. 
Mon enfance
Il ne faut jamais revenir 
aux temps cachés des souvenirs 
du temps béni de son enfance. 
O mes théâtres
Ô mes théâtres, 
Ô mes silences, 
Mes paradis et mes enfers, 
Mes ténèbres et ma transparence, 
Ô mes étés, 
Ô mes hivers, 
Ô mes velours, 
Ô mes amours, 
Ô mes vaisseaux, 
Ô mes oiseaux, 
Vous avez tous le ciel immense 
D'un même et multiple pays.
A mourir pour mourir
Car mourir pour mourir 
Je ne veux pas attendre 
Et partir pour partir 
J'ai choisi l'âge tendre
Du bout des lèvres
Si vous parlez du bout des lèvres. 
J'entends, très bien du bout du cœur 
Et je peux continuer mon rêve, 
Mon rêve.
Marienbad
Et moi, pauvre vestale, au vent de vos envies
Au cœur de vos dédales, je n'étais qu'Ophélie
Drouot
Comme tous les matins, dans la salle des ventes 
Bourdonnait une foule, fiévreuse et impatiente 
Ceux qui, pour quelques sous, rachètent pour les vendre 
Les trésors fabuleux d'un passé qui n'est plus 
Le Soleil noir
Et j'étais l'ouragan et la rage de vivre, 
Et j'étais le torrent et la force de vivre, 
J'ai aimé, j'ai brûlé, rattrapé mon retard, 
Que la vie était belle et folle mon histoire, 
L'Île aux mimosas
Il y a si peu de temps, 
Entre vivre et mourir, 
Qu'il faudrait bien pourtant, 
S'arrêter de courir, 
Et prendre un peu de temps, 
De voir les fleurs s'ouvrir, 
De voir les fleurs s'ouvrir, 
Une petite cantate
Les anges, avec leur trompette, la joueront, joueront pour toi 
Cette petite cantate que nous jouions autrefois 
Les anges avec leur trompette la jouerons jouerons pour toi 
Cette petite cantate qui monte vers toi 
Cette petite cantate qui monte vers toi 
Si mi la ré si mi la ré si sol do fa
Sid'amour-à-mort
Si s'Aimer d'Amour, 
C'est mourir d'Aimer, 
Sont mourus d'Amour, 
Seuls et Sidannés, 
Les Damnés d'Amour, 
A vouloir s'Aimer, 
Ils sont morts d'Amour, 
Sid'assassinés
La solitude
Depuis, elle me fait des nuits blanches.
Elle s'est pendue à mon cou,
Elle s'est enroulée à mes hanches.
Elle se couche à mes genoux.
Partout, elle me fait escorte
Et elle me suit, pas à pas.
Elle m'attend devant ma porte.
Elle est revenue, elle est là,
La solitude, la solitude...
Les arbres
Ces hommes debout tellement fragiles
Comme les croix d’un long cimetière
Depuis des siècles immobiles
Prisonniers d’un jardin de terre
Ce sont des fantômes admirables
Les arbres
Au bois de Saint-Amand
Bonjour l'arbre, mon bel arbre, 
Je reviens, j'ai le cœur content, 
Sous tes branches qui se penchent, 
Je retrouve mes rêves d'enfant
Perlimpinpin
S'il faut absolument qu'on soit 
Contre quelqu'un ou quelque chose, 
Je suis pour le soleil couchant 
En haut des collines désertes. 
Je suis pour les forêts profondes, 
Car un enfant qui pleure, 
Qu'il soit de n'importe où, 
Est un enfant qui pleure, 
Car un enfant qui meurt 
Au bout de vos fusils 
Est un enfant qui meurt. 
Emmène-moi
Sous ciel et par-dessus terre, 
J'ai vu grandir la misère. 
Je n'y peux rien. Moi, je chante, 
Impudique et impuissante. 
A force de
A force de m'être cherchée, 
C'est toi que j'ai perdu. 
A force de m'être cherchée, 
C'est toi que j'ai perdu. 
Ma plus belle histoire d'amour
Du plus loin, que me revienne, 
L´ombre de mes amours anciennes, 
Du plus loin, du premier rendez-vous, 
Du temps des premières peines, 
Lors, j´avais quinze ans, à peine
L'Aigle noir
Comme avant, dans mes rêves d'enfant, 
Comme avant, sur un nuage blanc, 
Comme avant, allumer le soleil, 
Être faiseur de pluie 
Et faire des merveilles. 
Nantes
Au chemin qui longe la mer 
Couché dans le jardin des pierres 
Je veux que tranquille il repose 
Je l´ai couché dessous les roses 
Mon père, mon père 
Dis, quand reviendras-tu ?
Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà, 
Craquent les feuilles mortes, brûl'nt les feux de bois... 
A voir Paris si beau en cette fin d'automne, 
Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne... 
Göttingen
Ils savent mieux que nous, je pense, 
L'histoire de nos rois de France, 
Herman, Peter, Helga et Hans, 
A Göttingen. 
Et que personne ne s'offense, 
Mais les contes de notre enfance, 
"Il était une fois" commencent 
A Göttingen. 
Une petite cantate
Une petite cantate du bout des doigts 
Obsédante et maladroite monte vers toi 
Une petite cantate que nous jouions autrefois 
Seule je la joue maladroite 
Si mi la ré sol do fa 




Extraits de la bande dessinée 
Gérard, cinq années dans les pattes de Depardieu
Mathieu Sapin 
(Dargaud 2017)

Photo: L.Langlois



« Cette rose perpétue la mémoire de l’artiste. 
Sur les scènes de tous les théâtres où elle a chanté, 
les roses, très présentes dans ses paroles, 
ont accompagné et entouré Barbara. »

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