mercredi 12 janvier 2011

THE KING'S SPEECH: Un virelangue dans la voix humaine

Helena Bonham Carter, Colin Firth et Geoffrey Rush
Photo: See Saw Films




L’ouïe de l’oie de Louis a ouï. Ah oui ? Et qu’a ouï l’ouïe de l’oie de Louis ? 
Elle a ouï ce que toute oie oit. Et qu’oit toute oie ? 
Toute oie oit, quand mon chien aboie le soir au fond des bois, 
toute oie oit " ouah ouah ", qu’elle oit, l’oie.





Raymond Devos



Qu’est-ce qui fait qu’on décide d’aller voir un film au cinéma le plus près de chez nous quand il fait une de ces journées de plein soleil de presque mi-janvier ? C’est peut-être à cause de l’acteur qui y tient le rôle principal ou bien de celui qui y occupe le second, mais qui au fond équivaut au premier. C’est peut-être et fort probablement à cause de l’histoire, vraie dans ce cas, ou de l’Histoire tout court, celle qui sans cesse se gonfle au gré des catastrophes naturelles ou légendaires, ou celle de la banalité d’un quotidien devenu plus que plat. Mais encore, parce que ça vous tentait d’aller caler vos reines fesses sur le trône du Spectateur. Mais surtout, parce qu’un ami l’a vu avant vous il y a quelques jours et qu’il vous en a parlé avec tellement d'enthousiasme que vous n'avez pu résister à l’invitation de l’accompagner en cemardi où on peut y voir des grands films à petits prix.

THE KING'S SPEECH ou LE DISCOURS DU ROI, un film britannique réalisé par Tom Hooper et écrit par David Seidler, met en vedette les superbes Colin Firth, Geoffrey Rush et Helena Bonham Carter, un trio qui nous promène, via l'élégance des châteaux, dans la folle simplicité d'une future amitié, celle qui unira le Roi Georges VI à un spécialiste australien en élocution, Lionel Logue, qui, par ses méthodes non orthodoxes fera sortir de la bouche royale d'un Bertie bègue des discours mémorables, dont celui annonçant l'entrée du Royaume-Uni dans la Deuxième Guerre Mondiale, une scène absolument inoubliable.

LE DISCOURS DU ROI, une émouvante histoire qui vire à l'envers l'habituel protocole froid et austère des rois et reines; il faut voir la scène tordue dans laquelle Colin Firth, Son Altesse Royale, ne fait pas que se tordre la langue pour la faire virer de bord, sublime…

MONSIEUR Firth, car c’en est un, possède le même charisme que celui de ses Monsieurs D'Arcy; que ce soit celui du prénommé Fitzwilliam dans PRIDE AND PREJUDICE/ORGUEIL ET PRÉJUGÉS ou de Mark, dans LE JOURNAL DE BRIDGET JONES, il garde toujours cette bouche aussi serrée, cet air froid, mais facilement inflammable dès que ses émotions, toutes contenues dans son regard profond, lui font perdre son sang...chaud. Avec la performance remarquable qu'il offre dans son dernier rôle, une performance qui je crois surpasse toutes les autres, il peut s'attendre à ramasser quelques statuettes dorées d'ici la fin de février. Quand à Geoffrey Rush, il pourrait bien lui aussi en récolter quelques unes, il faut le voir orchestrer LA scène finale: grandiose ! Une scène qui à elle seule vaut le film…

Lionel et Bertie, amis pour la vie…

Les deux hommes sont demeurés amis jusqu'à la mort du roi. Le roi a reconnu leur amitié en remettant l’Ordre royal de Victoria à Logue, lui donnant le rang de Membre (MVO) le 11 mai 1937. Logue a été élevé au rang de Commander (CVO) en 1944.


Stephen Holt interviewe Colin Firth; Holt, tout comme moi et A., est complètement renversé par ce film magnifique.





En nomination aux Golden Globes dimanche soir prochain pour:

Le meilleur film
Le meilleur acteur:
Colin Firth
Le meilleur second rôle (femme): Helena Bonham Carter
Le meilleur second rôle (homme): Geoffrey Rush
Le meilleur réalisateur: Tom Hooper
Le meilleur scénario: David Seidler
La meilleur musique: Alexandre Desplat






Rrose Sélavy et moi esquivons les ecchymoses des esquimaux aux mots exquis.

Marcel Duchamp
 
 



1 commentaire:

  1. Colin Firth: l'unique récipiendaire pour THE KING'S SPEECH aux Golden Globes. Bravo! Il reste les Oscar...

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