mardi 7 novembre 2017

BIENVEILLANCE : le vent des frères fantômes



Entre la vie et la mort,
les bras fraternels,
Ceux qui offrent le soutien bienveillant.

Sur la table de l’Amitié,
le Cœur de l’Invité.
Et des sourires pâles
au milieu des âmes…

Une aube, comme sosie de la nuit.
Et des envies de s’envoler au loin.
Éveil de l’espoir d’un vieil amour qui renaît.
Et le crash d’un nouveau jour qui apparaît.

Elquidam


Photo: L.Langlois
28 septembre 2017


Pardonnez-vous. Il faut regarder de l’avant, rien ne sert de s’en vouloir pour le passé.

Spectateur anonyme de La Bordée

Jeudi, 28 septembre, c’était soir de rentrée pour A., L. et moi au Théâtre de La Bordée. Sous la nouvelle direction artistique de Michel Nadeau, nous nous sommes retrouvés au cœur de BIENVEILLANCE, dans les parages d’un univers imaginé par l’auteure Fanny Britt, lauréate du Prix du Gouverneur général en 2013. On l'écoute sur pourquoi elle fait ce métier...


Envoûtés par le sublime décor de Marie-Renée Bourget Harvey, il était déjà assuré que cette histoire touchante d’humanité nous marquerait, tant pour l’excellence des interprètes que pour les mots de feu et de glace qui sortiraient de leurs bouches. La grande table des grands jours était mise pour que nous passions un moment inoubliable. Et à ma gauche, une comédienne que nous adorons A. et moi : Linda Laplante. Une autre enrichissante conversation, axée sur on sait quoi, s'est entamée...mais chut! la pièce allait commencer... 

Photo: L.Langlois
Mon pommier au cœur brisé
Octobre 2017

Bruno Green et Isabelle Jacques reçoivent leur ami, Gilles Jean, brillant avocat avec de belles chaussures chères. Il a quitté son patelin depuis vingt ans et bosse maintenant pour une firme célèbre. Zachary, le fils de Bruno et Isabelle, est dans un coma qui est dû à la lenteur des services ambulanciers. Gilles est revenu pour défendre les "coupables". Il y aura la joie de se retrouver puis l’amertume. Un gros pépin. Mais la mère de Gilles est là, elle veille sur ce qui pourrait devenir une grosse tempête. Avec sa verve et sa bienveillance, sa tendresse et ses souvenirs, pas toujours heureux, elle a le don de s’immiscer dans le trio perturbé pour arranger cette drôle de situation. Marie-Hélène Gendreau, qui a mis en scène cette autre belle histoire de par  chez nous, a réussi, comme à son habitude, à nous importer des recoins de vie pas toujours faciles à visiter. Sa sensibilité n'a d'égal que son ingéniosité; elle accomplit des missions parfois périlleuses et c'est tout à son honneur que d'y exploiter ces mines à ciel ouvert.     

Emmanuel Bédard
Éric Leblanc
Eliot Laprise
Lorraine Côté
Nadia Girard Eddahia

Photos du spectacle: Nicola-Frank Vachon
https://nicolafrankvachon.com/

LES COMÉDIENS

Emmanuel Bédard, ce grand garçon à la voix profonde et riche, qui a le don éclatant de faire rire autant que réfléchir, nous a offert, avec son Gilles Jean narrateur, une attendrissante performance digne de sa grandeur. Son confrère, Eliot Laprise, qu’il nous faisait grand plaisir de revoir, m’a semblé carburer à la même essence d’aplomb que lui, surtout lorsqu’il pète sa coche en se vidant le cœur en orage. Nous étions atteints en plein dans le nôtre. Éric Leblanc, entre deux voyages en autobus, est toujours aussi intense et investi. Que ce soit en père spectral, patron méprisant ou amant lointain, comique ou dramatique, il nous assure à tout coup un périple de premier ordre dans les bonheurs et les tourments du théâtre québécois. Lorraine Côté, en mère porteuse d’humour et d’humanité, s’est à nouveau acquitté de sa tâche « ménagère » : celle de veiller à ce que tout soit bien en place pour passer à travers les jours, les pires comme les meilleurs. Nadia Girard Eddahia, tout en douceur et si spontanée, a réussi à nous transporter dans les bras fantômes de son enfant comateux qui, grâce à la mort et l’héritage, aura les soins qu’il mérite pour qu’il puisse à nouveau goûter aux fruits de la récolte et non ceux de la révolte.


Le vent des frères fantômes, accompagné de celui du père absent, des pommes qui tombent des vergers enflammés, des ombres qui paradent au côté de la lumière, une averse de destins concassés, une chute capitonnée dans le chemin de la bonté. Merci à ceux et celles qui nous ont éclairés sur nos propres obscurités, en particulier, le Narrateur. Ce fût un parfait délice que d’entrer dans cet Éden coloré des sentiments les meilleurs, ceux qui font tellement de bien à ressentir...en temps de guerre...






Une belle rencontre d’après-match, celle d’Eliot Laprise, avec qui nous avons pris le temps de donner nos impressions. En ai profité pour le féliciter pour ses superbes vidéos créées pour le Trident entre autres, de véritables bijoux culturels. Il nous a fait quelques confidences sur ses futurs projets, qui l’amèneront à l’extérieur du pays prochainement (si ce n'est déjà fait). Des réalisations qui, je l’espère, le satisferont côté création et qui nous le ramèneront bientôt sur les scènes d’ici.

Photo: L.Langlois
Tablée d'automne 2017




CAS DE BIENVEILLANCE




http://www.tvanouvelles.ca/2017/11/02/elle-emmenage-dans-une-residence-pour-aines-a-98-ans-pour-soccuper-de-son-fils


Pierre en cœur que mon ami A.
a trouvé dans le Mass.


Avant de partir, il faut que je vous parle de NINA PIZZA NAPOLITAINE. Situé au 410 de la rue Saint-Anselme, ce restaurant chaleureux nous a conquis dès le premier regard avec la superbe et si sympathique propriétaire, Pénélope Lachapelle, une vraie belle bienveillante ! Lui ai simplement mentionné qu’on allait voir la pièce à La Bordée qu'elle n’a pas hésité deux secondes pour nous offrir le 15% de rabais qu’ils offrent aux théâtreux, et ceci sans même avoir vérifié nos billets. Disons que nous lui avons laissé un pourboire « copieux » pour sa bonté évidente. 


Et cette pizza, cuite dans un four à bois qui peut atteindre les 900 degrés, la WILLIAM J. WALTER, composée de chair de saucisse italienne douce William J. Walter, du fromage Canotier de l’Isle, de la mozzarella fraîche et de graines de fenouil. Presque un péché ! Accompagnée de l’exquise FINOCCHIO E MELA, salade de fenouil, pommes Granny Smith, vinaigrette au miel et graines de fenouil, garniture d’amandes et copeaux de parmesan et complétée par un dessert divin, succulent TORTA ALL’OLIO D’OLIVIA E LIMONE, cake à l’huile d’olive et citron, glaçage au mascarpone et bleuets, disons que notre panse était suffisamment bourrée de bonheur! Et les bûches, qui trônent un peu partout le long des murs, donnent dans cette ambiance de fête perpétuelle le goût d’y revenir plus souvent qu'à son tour. J’oubliais le service : impeccable, rapide, courtois et attentionné. 5 étoiles assurées pour cette découverte culinaire. A. et moi avons déjà programmé nos plats pour la seconde escale, c’est tout dire ! Et nous serons au poste lors du prochain Carrefour international de Théâtre de Québec ! En compagnie de Josée Di Stasio, Pénélope et Lucie, son associée, nous promènent dans le Québec gourmand. Ça donne l'eau à la bouche...Rien qu'à cliquer pour les voir:





Ce n'était rien qu'un peu de pain
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manière d'un grand festin



On ne pourra jamais déterminer avec certitude dans quelle mesure nos relations avec autrui sont le résultat de nos sentiments, de notre amour ou non-amour, de notre bienveillance ou haine, et dans quelle mesure elles sont d’avance conditionnées par les rapports de force entre individus. La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l’humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu’il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c’est ici que s’est produite la faillite fondamentale de l’homme, si fondamentale que toutes les autres en découlent.

L’insoutenable légèreté de l’être
Milan Kundera



Tit-Boule, mon bienveillant de près de 12 ans

3 commentaires:

  1. via facebook, le 8 novembre 2017:

    Merci beaucoup pour vos propos toujours si personnels.

    Michel Nadeau

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  2. via facebook, le 16 novembre 2017:

    Bonjour, désolée pour la réponse tardive, mais grand merci d'avoir pris le temps de m'écrire et de réfléchir à Bienveillance. ça me touche beaucoup. Au plaisir!

    Fanny Britt

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  3. via facebook, le 8 novembre 2017:

    Quelle éloquence! Merci infiniment pour ces bons mots et cette délicatesse envers notre travail de créateur.
    Un cadeau!

    Marie-H.lène Gendreau

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