lundi 20 novembre 2017

JE VOUDRAIS ME DÉPOSER LA TÊTE : le tour du chapeau

La magnifique affiche de 
Madeleine Oona Miljours

Le 19 octobre dernier, dans l’inspirante enceinte du Théâtre du Conservatoire d’art dramatique de Québec, en compagnie de A. et de la cohorte des finissants, avons assisté à une autre soirée magique. JE VOUDRAIS ME DÉPOSER LA TÊTE, un texte sublime de Jonathan Harnois, que j’ai eu le plaisir de lire en 2005. Un livre qui m'avait été suggéré par un autre auteur que j’aime beaucoup, Sébastien Chabot, le digne père de MA MÈRE EST UNE MARMOTTE...

Jonathan Harnois

https://www.jonathanharnois.com/
romandetails

C’est l’histoire d’une traversée du deuil, celui que l'on fait d’un ami qu’on aime, qu’on admire et vénère. Un ami qui, sans doute par un soir d’extrême solitude,  franchit le mur des lamentations en y respirant le gaz mortel des grands jours de détresse. Un ami qui vous laisse comme héritage les odeurs de son vivant qui flotteront à jamais dans un chapeau qui chante aux quatre vents…


Les chorégraphies du metteur en scène Olivier Normand nous en ont mis plein la vue. Avec une énergie débordante, les jeunes comédiens et comédiennes ont déployé tout ce qu’ils avaient dans le ventre, et dans la tête. Une performance qui leur a demandé beaucoup sur le plan physique. Avec Olivier, qui ne ménage jamais les efforts pour offrir des spectacles de haut calibre, il fallait bien qu’ils s’attendent à ça.



Extraits du livre, les mots de Jonathan dans un montage par moi-même.

Andelle. Félix. Ludovic...Et les autres...Ceux qui gravitent autour de « la terre des essoufflés »; dans une sorte de « petit chaos réconfortant »… On y assiste en direct à « une fin du monde personnelle ». Leur «  petit cortège du soir » nous emmène « à l’abri, dans nos petits placenta de murs », « premiers abîmes » où se réfugie trop souvent le « cœur vasard »...


Moi je ne sais pas, le futur est ambigu, il me semble, alors je m’accroche à croire que peut-être le hasard viendra me prendre et me sortir d’Amérique. J’ai besoin de vouloir qu’un jour la vie me montre les autres mondes possibles. L’Amérique est un berceau de chaîne dont je ne suis jamais sorti. Je ne sais rien de tous les ailleurs.
p.23



Mais alors, au moment où nous allions cesser de rire et respirer enfin, nous apercevons, tout près dans la rue : un paon! Oui, un vrai paon, comme à la télé, avec sa robe extraordinaire de plumes frissonnantes, et sa maladresse de prince exagéré. Nous sommes devenus inopérants, barrés dans un rire inaudible, béats comme des ânes devant l’Apocalypse. Et l’oiseau a paniqué. Il a dévalé la pente jusqu’à la rivière, sans se retourner.
p.67


En feuilletant AU FOND DU ZOO À DROITE d'Édouard Launet, je prends connaissance de la ROUE DU PAON, une autre de ses découvertes récentes et intéressantes sur le règne animal. On y apprend comment un seul jeune paon est arrivé à faire vaciller une belle théorie. Très intéressant. Et parce que ça prend de la musique ici aux ENVAPEMENTS, et que l'on connaît tous et toutes quelqu'un de nos connaissances, ou encore pire, un ami, qui est parti se faire du feu dans la pluie des ailleurs, voici FIRE AND RAIN de James Taylor, un air qui a bercé la jeunesse de plusieurs garçons et filles des années 70 dont la mienne qui, il me semble, n'est jamais bien loin des dark side of the moon. Pour avoir connu Marcel, un ancien amoureux, et Francine, une cousine que j'adorais, qui se sont enlevés la vie comme Félix l'a fait dans la pièce, disons que les mots pesaient davantage dans mon cœur quand ils se sont déposés dans ma tête... 




Les aboutissants

Maude Boutin St-Pierre, Rosalie Cournoyer, Catherine Desjardins, Carolanne Foucher, Alexis Gaumont, Vincent Kearney-Deschênes, Étienne La Frenière, Vincent Michaud, Philippe Rivard et Élie St-Cyr forment la cohorte des aboutissants de la saison 2017-2018. Léa Fillion aux COSTUMES, Béatrice Lecomte-Rousseau aux DÉCORS et Madeleine Oona Miljours aux ACCESSOIRES AFFICHE et ÉCLAIRAGES, complètent le tableau de ces futurs artisans théâtraux. BRÛLURES, leur création, sera jouée en décembre prochain et à moins de la tempête du siècle il est d’ores et déjà assuré que nous y assisterons. Les photos du spectacles, les seules que j'ai pu trouver, proviennent de la page facebook du Conservatoire. En cliquant sur le lien ci-contre, on peut visionner la bande-annonce que les élèves ont produite. 

https://vimeo.com/237156231



À la fin d’une nuit bien arrosée, Félix 20 ans, choisit de fermer les yeux pour une dernière fois. Son meilleur ami Ludovic demeure derrière, foudroyé. De durs moments d’incompréhension, d’enfermement et de défoulement se succèdent. Puis, il entame un pèlerinage salvateur en compagnie d’Andelle, son amour. À pied, ils se rendent dans la banlieue où Félix a vécu, cette ville qui l’a étouffé jusqu’à le perdre. Au cours de ce tortueux périple, on voyage au cœur de la souffrance de Ludovic, on accompagne chacune de ses pensées alors qu’il se retrace lentement un chemin vers la vie...


CAR…LES ADOS DE MOI
Réjean Migneault



Comme nous étions dans le Vieux-Québec, cet espace dont je suis tombée amoureuse il y a près de 40 ans, qui m'a effacé par la seule vue de ses pierres légendaires quelques idées noires qui rôdaient dans ma tête à cette époque,  avons fini par le visiter ce fameux Musée du Monastère des Augustines. Un magnifique endroit empreint d'histoire et de bienveillance. La visite guidée, qui dure une petite heure, nous apprend quand même l'essentiel de cette fondation importante. Y avons croisé quelques-unes des religieuses qui habitent encore ce monument religieux transformé en havre de relaxation et de santé. Avons profité de la table, un succulent buffet parfaitement équilibré de protéines de toutes sortes y est offert. Bref, c'est une excellente prescription pour y remettre ses pendules à l'heure "normale". En cliquant sur le lien plus bas, on peut y apercevoir des photos de l'alléchant buffet.



Photos: L.Langlois


http://www.restoquebec.ca/fr/11061/restaurant-du-monastere-des-augustines


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