samedi 25 novembre 2017

CHSLD CENTRE D’HUMBLES SURVIVANTS LÉGÈREMENT DÉTRAQUÉS : la dernière minute de jeu




En apesanteur, un lit sans matelas est encore plus confortable que la plus moelleuse des couches sur Terre.

Arthur Charles Clarke
L’Odysssée de l’espace



"Je ne suis pas vieux, je suis âgé. Ce n'est pas pareil."

Charles Aznavour, 93 ans
Le Point 
21 novembre 2017

SUR LE MATELAS



MONSIEUR LADOUCEUR
Alias Réjean Vallée

La p’tite gigue
La p’tite liqueur
La grosse valise
La bonne humeur

Le panama
La brosse à dents
...et l'oreillette...

MONSIEUR SANSCHAGRIN
Alias Patrick Ouellet

L’harmonica
L’accordéon
La casquette et la marchette
Le lay-zzzzzzzzzzzzzzzzboy

Le jeu de carte
La table à quatre

Le mal de cœur
Le bouquet de fleurs...

MADAME GARANT
Alias Karina Werneck Assis

La boîte aux souvenirs
La joie d’une ritournelle
Une danseuse éternelle
Les pleurs 
et les fous rires...

MADAME BLANCHETTE
Alias Marie-Pier Lagacé

Le tricot
Le chapeau
La couche
La chaise roulante...

MONSIEUR GARANT
Alias Jocelyn Paré

Le pick-up et sa musique
Ô CANADA !
La canne et le képi
La grogne et la jalousie...

MARTIN LE PRÉPOSÉ
Alias Raphaël Posadas

Le balai
La balayeuse
La guenille
La vadrouille
La patience
Le dévouement


MA SEMAINE !!!
(diabète, cholestérol, pression, sang, reflux)
Photo:L.Langlois


Les pilules et l’apéro
La tévé et l’exercice
La bricole de l’âge d’or

Une jambette à gauche
Un pas de travers
Une clé japonaise
et un dernier  combat

Du soleil à la fenêtre
De la pluie dans les nuages
Un beau sapin et de la neige
Et des étoiles dans la soupe


CHSLD, comme l’espoir du au jour le jour, celui où on ne peut pas remporter le 7e match de la finale; celui qui se joue avant le grand dénouement de la partie nulle; comme la dernière minute de jeu avec pas de but gagnant. Nous avons passé une très belle veillée au THÉÂTRE DE LA BORDÉE en compagnie des sympathiques petits vieux de Véronika Makdissi-Warren. Ils nous ont fait vivre (et mourir) des moments absolument délirants tout autant qu'attendrissants. Étroitement surveillés par leur jeune préposé Martin, ils nous en mis plein la vue et les oreilles, mais surtout plein le cœur...

Photo: Patrice Laroche, LE SOLEIL

Véronika, leur bienveillante metteure en scène, avait bien préparé ses "grands fragiles" à recevoir toute cette belle visite dans leur dernière demeure. Ils n’avaient pas l’air de tellement se soucier de notre présence et c’était bien tant mieux. On a pensé qu’un jour ce serait à notre tour de s’offrir en spectacle devant les préposés qui deviennent souvent notre seule famille, nous, les sexagénaires, encore jeunes...d’après nos chers parents, eux qui, pour le moment, ont encore « toute leur tête » et qui marchent sur leurs deux jambes, qui ont déjà gigué en masse...sur le plancher des vaches...






Ayant « bénéficié » l’été dernier d’une visite à feu mon beau-père en Centre d’Hébergement et de Soins de Longue Durée, j’ai été à même de constater de cette odeur particulière qui flotte en permanence lorsque l’on franchit la porte qui nous mène aux chambres. Ce n’est pas que ce soit si terrible que ça mais disons que ça pourrait être "amélioré". Quant à la nourriture qu’on y sert, ce n’est pas toujours évident, on le sait tous. 


Mon fils aîné, qui travaille aux cuisines d’un tel établissement depuis un bon moment, me l’a confirmé : les gens ne touchent presque pas ou pas du tout à leur plateau, ce qui cause bien sûr beaucoup de gaspillage. On se demande si ce ne serait pas à cause de la texture et du goût des aliments ? Peut-être que non pour certains mais sans doute oui pour d’autres. Plus on approche de la fin plus on s’éloigne de la faim...


Comme il paraît qu'on redevient comme un enfant, peut-être que des petits pots pour bébés, surtout ceux aux abricots feraient le travail. Ou peut-être des chocolats Laura Secord et du sucre à la crème ? Parce qu’arrivés au bout du rouleau de la vie, me semble qu’on devrait envoyer promener le diabète et le cholestérol aux confins des intestins. La capsule de Louis T ci-dessous nous explique grosso modo comment ça "fonctionne" dans les CHSLD du bon gouvernemaman:



Le THÉÂTRE NIVEAU PARKING ne laisse jamais marcher l’indifférence toute seule le soir sur les trottoirs achalandés des exils en tout genre. C’est un théâtre qui prend régulièrement le pouls de l’humanité, et qui lui prescrit la médication appropriée pour tenter de sauver cette grande malade qu’elle est. Depuis le départ de Michel Nadeau pour LA BORDÉE, c’est maintenant au tour de Marie-Josée Bastien de le diriger et on peut être certains qu’elle le fera avec tout l’altruisme requis pour sa continuité. 

À Véronika Makdissi-Warren
parce qu'elle aime les clowns 
et pour qui Charlot est un baume pour l'âme...



Smile, though your heart is aching
Smile, even though it’s breaking
When there are clouds in the sky
you’ll get by
If you smile through your fear and sorrow
Smile and maybe tomorrow
You’ll see the sun come shining through
for you
Light up your face with gladness
Hide every trace of sadness
Although a tear may be ever so near
That’s the time you must keep on trying
Smile what’s the use of crying
You’ll find that life is still worthwhile
If you’ll just

SMILE

SKYPE IS THE LIMIT

IDÉE ORIGINALE : Véronika Makdissi-Warren
TEXTE : Véronika Makdissi-Warren, Marie-Pier Lagacé, Patrick Ouellet, Jocelyn Paré, Raphaël Posadas, Réjean Vallée et Karina Werneck Assis
MISE EN SCÈNE : Véronika Makdissi-Warren
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE : Charles-Étienne Beaulne
DÉCOR : Christian Fontaine
COSTUMES : Julie Morel
LUMIÈRES : Mathieu C. Bernard
PHOTOS DU SPECTACLE: Nicola-Frank Vachon



Sur le mur de La Bordée
QUAND JE SERAI VIEUX, J'AIMERAIS...
"Voir autant de pièces de théâtre qu'en ce moment,
marcher (pas de marchette) et toujours voir. "
L.L.
26 novembre 2017

***

En souvenir de ce 9 novembre,
un extrait vidéo à voir, 
et surtout à ENTENDRE !!!


Coquelicot en soie, 1919
Le premier coquelicot en circulation au Canada
après la Première Guerre Mondiale
Collection Musée Royal 22e Régiment




AVANT LA PIÈCE

Une visite à la GALERIE 3, rue Saint-Vallier E. pour y faire la connaissance de Graeme Patterson, un artiste originaire de Saskatoon, en Saskatchewan, qui vit maintenant à Sackville, au Nouveau-Brunswick. Son intriguant PLAYER PIANO WALTZ, pièce majeure de SECRET CITADEL, avait attiré mon attention dans l'article de Josiane Desloges du Soleil. En y déposant une pièce de monnaie, on peut y entendre cette inlassable mélodie...

http://www.graemepatterson.com/

Et sa PISCINE INFINIE, où l’on y retrouve une bande d’étourneaux qui ne se gênent vraiment pas d’y éjecter une substance noire et visqueuse lorsqu'il s'aperçoivent de notre présence. Étonnant ! Une œuvre dont on se souviendra longtemps A. et moi. A. que l'on peut entrevoir à travers le carreau d'une des multiples fenêtres de l'oeuvre de Graeme Patterson. Une excellente présentation de Josiane Desloges:



Photo: L.Langlois
9 novembre 2017


Photos: Galerie 3

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