Photo: Rolline Laporte
Être heureux
c’est abattre des atouts, ou les attendre, ou les chercher. Forcer la main est
magnifique.
Jean Giono
LES GRANDS
CHEMINS
1951
LUNGS
Dans une
forêt de dialogues pas piqués des verts, un homme et une femme, en couple, avec
ses petits travers et ses fréquents points d’interrogation (avec pas toujours les bonnes
réponses). Une union libre. Et à nouveau une réunion. De la
baise brûlante au silence sibérien, du rire aux larmes dans les yeux, et des arbres, tout le
tour de la Terre. Des envies de partir, des goûts de revenir. Des OH! et des
HA! Des riens de pas du tout. Des loisirs et
un boulot. Une maison, une auto et peut-être un enfant. Puis une séparation. Puis à nouveau la réunion. Et un enfant. La vie la vie, quoi! Son déroulement "normal". Puis la maladie. Et la mort, un jour
un jour. Quand elle viendra, en un rien de temps. Mais au-dessus de tout ça: l’Amour. Et une quantité phénoménale d'Arbres à ensemencer pour l’entourer de leurs milliards de bras tendus...
Elquidam
TILLEULS
Joan Mitchell
Huile sur toile
1978
Maxime
Denommée et Sophie Cadieux, deux remarquables comédiens qui forment probablement le couple (im)parfait de l’heure,
pareil pas pareil et si semblable, comme la plupart de tous ces couples que la terre a
formés depuis la Nuit des Temps, nous ont transportés au bout de notre chaise
de parterre dans un Périscope ambulant, campé cette fois-ci au Théâtre du Conservatoire
d’art dramatique de Québec, rue Saint-Stanislas. Les voici dans un extrait qui dit tout...ou presque...
C’était samedi le
11 novembre dernier, nous avions très hâte de voir cette pièce de Duncan MacMillan, celui-là qui nous avait donné le
troublant et gigantesque 1984 présenté au TRIDENT il y a tout juste deux ans. Mis en scène par la toujours très attendue Édith Patenaude (dont nous verrons le plus que sanglant TITUS ANDRONICUS mardi soir prochain au LANTISS de l'Université Laval), l'auteur britannique nous avait emmené avec lui dans les profondeurs soupçonnées d'un futur passé date.
Duncan MacMillan
DES ARBRES (LUNGS), produite par le montréalais THÉÂTRE DE LA MANUFACTURE, dans une plus qu’excellente mise en scène de Benoît
Vermeulen, traduite de l’anglais par Benjamin Pradet, nous a fait passer cette petite
heure vingt-cinq minutes aussi vite que le temps qu’on prend pour dézipper sa fermeture
Éclair…quand ça presse. On l'écoute nous en parler:
Avec une souplesse de chats, et dans le verbe et dans le geste, les deux protagonistes n’ont
jamais déraillé une seule seconde de leur trac (s’ils en avaient). Hallucinant par moments d’y entendre
autant de bruit dans le silence des phrases parfois très lourdes de sens. Et cet humour anglais, que l'on adore tant, qui surplombe le côté dramatique des situations pas toujours jojos du couple, on le prend comme une bouffée d'air frais dans nos poumons-arbres.
Photo: Suzanne O'Neill
Où qu’ils se trouvent, se
perdent, se cherchent ou se retrouvent tout le long de cette danse charnelle, leur intelligence illumine une scène vidée d’accessoires, remplie à ras bord de cette parole essentielle que nous offre le Théâtre avec un grand T. Et parce que ça prend toujours une certaine dose d'humour au Québec comme en Angleterre (juste pour rire un peu), j'ajouterais: pour une fois qu’une équipe de Montréal remporte une victoire, je tiens à la remercier du plus profond de mon terroir.
All the promises we break
From the cradle to the grave
When all I want is you
Texte
Duncan MacMillan
Traduction
Benjamin Pradet
Benjamin Pradet
Mise en scène
Benoît Vermeulen
Benoît Vermeulen
Assistance à la
mise en scène
Ariane Lamarre
Ariane Lamarre
Lumières
André Rioux
André Rioux
Musique
Guido Del Fabbro
Guido Del Fabbro
Direction
artistique du spectacle
Jean-Denis Leduc
Jean-Denis Leduc
Compagnie
Théâtre de La Manufacture
Théâtre de La Manufacture
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire