vendredi 2 octobre 2009

RECONNAISSANCE: Ici et Maintenant

photo: Guillaume Simoneau




L'on m'a dit aussi que vous vous fardiez. Fort bien ! Dieu vous a donné un visage, et vous vous en fabriquez un autre.

William Shakespeare
Hamlet

Je fais partie de ce grand théâtre.
Lino


Ne plus savoir quoi écrire parce qu’avoir trop vu. Ne pas savoir anéantir parce qu'avoir voulu bâtir. Ne pas savoir mourir parce que ne pas avoir voulu partir…

***


HAMLET, encore une fois, comme l’ultime revenant de Shakespeare. Lui qui passera toujours à travers le Temps, au-delà des hommes et de leurs tourments. Lui qui revient enrober de son essence l’esprit du Père via le Fils. Et boire au sein de la Mère.


Des comédiens, avec leur ego gros comme des regrets. Et un spectre aussi large que celui du jeune metteur en scène qui veut nous larguer sa passion en plein visage. Lui, fils suspendu dans les profondes limbes, gravilévitant autour de la scène, à moitié presque mort, qui a su faire retenir nos souffles coupés ensemble tout le temps que la pièce dura pour l’en détacher.


Une mise en scène signée Michel Nadeau, avec ses mots ainsi que ceux des comédiens qui interprétèrent sa RECONNAISSANCE . Une histoire, un décor, des éclairages, tous parfaitement en accord pour ce voyage d’une durée de deux heures et quart. Avec Maria, qui veut faire naître, mais qui n’enfante pas, qui ressusciterait un ange et qui aime son Nicolas, qui lui rêve d’escalades, de précipices, de voyages et de liberté, d’être ICI et MAINTENANT. Avec la jeune actrice qui veut partir ailleurs pour que l’on fasse sa reconnaissance, qui ne restera pas pour le réveil de son beau au bois dormant, François, qui appelle et crie PAPA! PAPA! Ce dernier qui entrera volontairement dans un coma pour y déloger du sien, rendu au stade 3, son enfant retenu prisonnier dans cet endroit froid depuis des mois. Mais était-ce si froid ?


Je sais que tout ne me reviendra pas, et je le reconnais, car je ne le veux pas. Laisser retomber la fine poussière entre les spectres, ne pas abandonner la vie au détriment du coma. Il n’en fallait pas plus pour que les fantômes de cette opération réussissent à agiter à nouveau l’Émoi et y reconnaissent la fragilité de son état.


Merci à M. Michel Nadeau, le concepteur de cette magnifique pièce, et à la troupe du Niveau Parking, valeureux collaborateurs, et plus spécialement à messieurs Steve Gagnon, Hugues Frenette et Sylvio Manuel Ariola, qui encore une fois m'ont fait passer un de ces moments inoubliables. Oui, je vous aurai dans la mémoire longtemps...



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