vendredi 18 septembre 2009

BANDINI




L’HOMME DOIT AGIR;
À LA LONGUE, L’INACTION DEVIENT MONOTONE.


John Fante
BANDINI

Chaque phrase avait sa propre énergie et elle était suivie par une autre exactement pareille.

Charles Bukowski

***
Pour faire partie de votre avenir, j’ai demandé à la poussière…
Il n’y a pas que la lecture et l’écriture dans la vie.
Rocco à BANDINI

rapiéçage

ROCKLIN, COLORADO

le bruit des pantoufles de ma mère qui entre dans la cuisine
la contemplation de sa tasse de thé
le temps qui rampe comme une limace
la lenteur mélancolique de la cire molle
l'impression générale d'un anonymat monacal

dans le silence de l’attente
le serpent de la culpabilité
QUELQUES CHOSE DE SORDIDE ET DE TERRIBLE,
COMME D’ALLER REGARDER SOUS UNE PIERRE HUMIDE.

l’eau des bénitiers glaçant le bout des doigts et des fronts
l’odeur de mille funérailles et de mille baptêmes
la profonde rêverie silencieuse de la foi

sous l’auvent du cinéma Isis
L O V E O N T H E R I V E R
le trouble poisseux du mal
l’ordalie du purgatoire

et des peupliers fatigués et glacés
étranglés dans l’agonie interminable des longs hivers,
et un torrent qui ne riait plus
dans la petite boîte pourpre
un camée noir sur une chaîne d’or
péché de prodigalité
une minuscule paire de gants
avec au bout des doigts de chers petits trous
et une chaussette grise
elle aussi pleine de trous
avec un gros orteil rouge et nu dedans
pour habiter des chaussures de kangourou

dans le profond fauteuil de lecture
voluptueusement confortable
la torture de l’indécision
le jeu du tourment délicieux
AUTANT QUE FAIRE SE PEUT
DIAVOLO ! DIO ROSPO!
baratin d’Arturo et de Rocco
à l’HÔTEL COLORADO
l’abîme de leurs différences

sur la fleur de leurs peaux
sous la crasse du crapaud
L'ÉTERNEL SCÉNARIO

la porte d'entrée ouverte à tous les vents
et une fenêtre brillante à casser

dans l’attente des ombres du soir
le glaçon dans la bouche
chaos du sang et du cerveau
le sang des papas, le sang de nos sangs...

et un lourd banc

dans la splendeur de ce nouveau monde
une colline
et une petite table rouge où la poussière commençait de s’accumuler
et le seuil d’une école juste au moment de la sonnerie

dans le léger brouhaha des longs rubans de soie
une couronne mortuaire pour Rosa
et une longue prière, comme un rosaire

à l’orée des pins
adossé contre le saule noir
sur le chemin rougeâtre,
un petit flocon de neige étoilé

avec un sifflotement dépourvu de sens

FULL OF LIFE
chaque arbre détient ses souvenirs



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire